25 avril 2001

J'avais un noeud dans la gorge aujourd'hui. Pas ce genre de boule que je ressens lorsque je suis assailli par l'angoisse, mais plutôt une sensation que j'associe habituellement au stress. Ces temps-ci j'ai un gros contrat à compléter, et au boulot je suis à effectuer une tâche plutôt critique qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l'organisation si je ne m'en acquitte pas correctement. Bien sûr, depuis le début de ma carrière, j'ai accompli cette tâche des dizaines et des dizaines de fois, toujours avec succès. Il semblerait que, dans mon cas du moins, le stress que je ressente ne soit pas proportionnel tant aux doutes que je ressens quand à ma capacité à accomplir une tâche correctement, qu'à la gravité des conséquences si je me plante dans ladite tâche.

Pour avoir une idée de ce que je veux dire, imaginez que vous devez marcher sur une rampe de la largeur d'un trottoir (chose tout à fait banale dont la majeure partie d'entre nous peut s'acquitter sans problème), mais que ladite rampe est suspendue au dessus d'un ravin à deux mille mètres d'altitude...

Et en plus, j'ai seulement aujourd'hui commencé à réaliser pleinement que mon impôt n'est toujours pas fait, et que la date limite est lundi prochain.

Alors tout ça me stresse, bon.

Et ça parait sur mon caractère d'ailleurs. Je suis colérique et impatient avec un peu tout le monde. J'ai d'ailleurs fait une crise de rage ce matin au volant. Je roulais derrière une voiture qui s'était engagé dans une entrée d'autoroute. J'étais également suivi de plusieurs autres voitures. Rien d'inhabituel en sois, rien que le trafic normal d'une matinée de travail.

Au moment de prendre sa place dans la circulation de l'autoroute, le conducteur de la voiture qui me précède... freine ! Étant sans doute un conducteur peureux pris de panique, il s'immobilise complètement dans la bretelle, en se tassant un peu sur l'accotement. Vu que je ne le suivais pas de trop près, je n'ai pas eu trop de difficulté à m'arrêter derrière lui, mais le crissement des pneus sur la chaussée s'est fait entendre derrière moi, provenant de la file de véhicule qui me suivaient et qui devaient freiner en catastrophe pour éviter la collision. Après avoir joué frénétiquement du klaxon, et voyant que le conducteur en question ne bougerait pas de là, j'ai donné un coup de volant à gauche pour le dépasser, profitant d'un trou dans le trafic de l'autoroute. Et c'est en passant à côté de lui que j'ai éclaté, lui lançant mon regard le plus meurtrier et déballant à son endroit le plus abominable chapelet d'insultes et de jurons qui ne soit jamais sorti de la bouche d'un être humain.

Dix kilomètres plus loin, je rageais encore !

Vivement la fin du mois, que ces sources de stress soient finalement terminées.


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