22 décembre 2001

Boy, que ce rhum frappe fort...

Je l'ai laissé reposer une demi-heure sur le coin de mon bureau, avant même d'en boire la première goutte. Je voulais juste humer son parfum.

Mon cactus de Noël, malgré son état pitoyable, a fait une fleur aujourd'hui. Une seule. C'est un gros effort pour lui, mais il l'a fait quand même. Juste pour moi, parce que c'est bientôt Noël et qu'aujourd'hui, imperceptiblement, les jours ont recommencé à s'allonger.

Passé quelques heures en compagnie de mon ami d'enfance. Lui ai mentionné à quel point il était chanceux: il passera Noël dans les bras de celle qu'il aime. Lui, il se plaint; il l'aime, mais il ne se voient pas assez souvent à son goût. Elle aime sa liberté, lui pense à long terme, une maison, fonder une famille. Il a mon âge. Lui aussi sent la pression du temps.

On n'est jamais content finalement.

La lecture d'un diariste m'a rappelé tout à l'heure mon voyage à Paris, et ma propre visite au musée d'Orsay, alors que je m'extasiais devant les oeuvres de Renoir. Ses portraits sont si caractéristiques, les yeux de ses personnages si fascinants. Je pouvais repérer une de ses toiles du fond d'une salle, avant même d'avoir lu son nom au bas du cadre, juste par ces regards presque vivants...

Et tous ces marbres que je ne pouvais pas toucher... quelle torture.

Toutes ces femmes que je ne peux pas toucher.

Je n'ai aucune difficulté à ressentir mes émotions, moi. Même que par moment ça me fait royalement chier.

Mon ami d'enfance sort avec sa conjointe depuis presque trois ans. Je ne l'ai jamais vue.

Ils ne font rien le soir du réveillon.

Je crois bien que je vais les inviter ici.

Pourquoi pas.


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