25 décembre 2001

Le soleil commence faiblement à briller à travers une mince couche de nuage et réussit malgré tout à illuminer la blancheur du paysage, toutes ces branches chargées de cette neige cristalline qui est tombée durant la nuit pour venir prêter main forte au misérable petit centimètre qui portait à lui seul sur ses épaules la lourde responsabilité de créer l'ambiance de Noël, depuis le début de la saison froide. Et maintenant, une petite brise se lève et cette neige commence à voler au vent. Bientôt les branches seront dégarnies.

Des paysages comme ça, juste au bon moment, en viennent presque à nous faire croire aux miracles.

Mes voisins viennent de sortir pour dégager la patinoire improvisée sur laquelle ils s'amusent avec famille et amis depuis quelques jours. Quelqu'un, je ne sais pas qui, avait même dégagé une longue bande de glace d'un mètre de largeur, qui longe la rive pratiquement jusqu'à l'autre côté du lac. Cela équivaut à une piste de patin de plus d'un kilomètre de long ! Le manque de neige n'avait pas que des inconvénients.

Je devrais aller pelleter. Sortir de ces quatre murs où je n'ai rien d'autre à faire que de regarder défiler une à une les longues minutes de ma vie inutile.


Très fatigué. Ou plutôt non, pas fatigué. J'ai sommeil. C'est plus juste.

Je reviens de mon souper en famille. Très correct, très relaxant. Les réunions de famille n'ont jamais été pour moi les grandes manifestations d'émotions et de tendresse. Ce n'est tout simplement pas comme ça que ma relation avec les membres de ma famille a évolué.

Mais c'était bien quand même. Longs échanges d'idées et d'opinions, sur toutes sortes de sujet. Ça aussi, ça me manque. Et cette soirée m'a comblé de ce côté.

Ce n'était pourtant pas l'esprit de Noël comme jadis. Juste un bon souper en famille. J'aime la fête de Noël pourtant, les paysages de carte postale comme aujourd'hui, les chants de Noël, les décorations, l'esprit des fêtes. J'ai toujours aimé ça, même aujourd'hui, même avec toute la souffrance que cette période de l'année m'apporte. Pour faire revivre l'esprit de Noël, il devrait y avoir des enfants qui se joignent à la famille. Peut-être un jour, qui sait ?

Mais j'ai encore énormément de chemin à faire avant d'en arriver là. Je n'attendrai pas d'être parfait bien sûr, car alors j'attendrais sans doute le reste de ma vie. Mais une chose est sûre: mes futurs enfants n'auront pas un père névrosé et dépressif.


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