12 février 2001

Vous savez ce que j'ai fait récemment ? J'ai pris des mesures dans la pièce au sous-sol qui me tient lieu de chambre noire, pour voir s'il ne serait pas possible d'y aménager une douche et un sauna. Je vais demander à ma lectrice de m'envoyer les dimensions de la pièce de sa maison pour fin de comparaison. Mais je crois déjà que la pièce est suffisamment grande.

J'ai vraiment négligé mon entrée depuis mon retour de voyage. Le temps de cul des derniers jours a transformé mes escaliers en piège mortel. Je me suis esquinté tout à l'heure avec un pic et une pelle à terre pour essayer de briser la glace, mais à ce rythme là j'en ai pour des heures. Je vais devoir me résigner à utiliser du gros sel, sinon quelqu'un va finir par se blesser.

C'est d'ailleurs ce qui a failli m'arriver hier. Les grands vents avaient fait tomber le fil du téléphone de mes voisins, et celui-ci traînait dans la rue derrière mon entrée. À mon retour tard en soirée, le fil semblait disparu. Je stationne donc ma voiture et au moment d'en descendre, mes sacs d'épicerie plein les bras, j'ai tout juste eu le temps de voir le fameux fil, bien tendu devant mes jambes, juste en haut de mon escalier. Mes voisins avaient décidé de le tirer au sol, à travers mon terrain et mon entrée, pour se rebrancher temporairement ! Un pas de plus et je me cassais la gueule ! C'est quoi l'idée de mettre stupidement la vie des autres en danger comme ça ?! Je peux comprendre qu'ils voulaient ravoir leur téléphone, mais ils auraient bien dû savoir que le fil serait pratiquement invisible dans l'obscurité !

Et en plus, je sais pertinemment que l'un d'eux possède un téléphone cellulaire, alors c'était quoi l'urgence ?

Ce soir, à mon retour du travail, le fil en question avait repris sa place dans le poteau.

Bon, que dire d'autre ce soir ?

Rien. Je n'ai même pas vu Consoeur au bureau aujourd'hui. Seulement sa voiture qui était encore dans le stationnement quand je suis parti.

Je me demande si elle se dit en ce moment: "Tiens, je n'ai pas vu Laqk aujourd'hui".

Ça m'étonnerait. Si elle avait quatorze ans, peut-être.

Et moi ? J'ai peut-être trente-neuf ans, mais je n'en ai certainement pas la maturité. Pas sur le plan amoureux en tout cas. Sinon, je ne ferais pas depuis des années une névrose obsessionnelle sur une femme inaccessible.

Et en plus, je laisse mes messages s'accumuler dans ma boîte aux lettres depuis quelques jours. Je devrais m'occuper de ça, au lieu de déblatérer ici sur mes histoires de fils électriques.

Je vais aller prendre un bon bain chaud tiens. Ce n'est pas un sauna, mais c'est mieux que rien.


[jour précédent] [retour] [jour suivant]