21 janvier 2001

Le serveur FTP de Multimania en arrache ces temps-ci. J'ai été incapable de faire la mise à jour de mon site hier, et ça n'augure pas bien pour ce soir non plus. Enfin, avec un peu de chance, tout rentrera dans l'ordre dans quelques jours, et ça vous fera beaucoup de petits billets à lire en même temps. Bien que ça me fasse sérieusement ch... de ne pas pouvoir faire ma mise à jour sur le champs. Ça me fait réaliser l'importance qu'a prise ce journal dans ma vie. On ne s'en rend compte que quand quelque chose cloche. C'est un peu comme tout nos petits conforts modernes, comme l'électricité. C'est lors d'une panne qu'on réalise à quel point on en est devenu dépendant.

En ce moment, j'écoute du jazz et je bois du rhum. Je regrette sincèrement de ne pas en avoir acheté deux bouteilles. Il est d'une qualité incroyable et d'un prix dérisoire.

J'ai passé la journée à scanner des photos de notre voyage et à les manipuler pour en enlever les imperfections. Je viens de les envoyer par courriel à un jeune couple absolument charmant que nous avons rencontré durant notre voyage. J'espère que nous allons garder contact, ils sont vraiment sympathiques et font un si beau couple. Je me surprenais souvent, durant le voyage, à les regarder jouer dans les vagues ensemble, se prendre dans leurs bras, s'embrasser... On aurait dit qu'ils s'étaient connus la veille. Pourtant, cela fait sept ans qu'ils sont ensemble.

Un exemple à suivre ? Peut-être. En tout cas, certainement une lueur d'espoir pour ceux qui rêvent d'amour durable.

Vous voulez savoir comment le reste du voyage s'est déroulé ?

Les choses se sont un peu améliorées entre Nikita et moi après notre conversation. Le vendredi après-midi nous avons loué un dunebuggy pour aller explorer les chemins non-pavés de l'île. Encore là nous avons eu un plaisir fou. Nous nous sommes rendu presque jusqu'à la pointe est de l'île où j'ai fait mon jogging sur la plage, avant de me dévêtir et de plonger dans l'eau rafraîchissante de la mer, sous le regard amusé de mes compagnes de voyage. Le chemin du retour, au soleil couchant, était absolument magique. Je ne compte plus le nombre de moments de ce genre que j'ai vécu durant ce voyage. J'étais assis juste à côté de Nikita, quand CaroLargo déclara à quelle point elle n'arrivait pas à croire à quel point nous faisions un beau voyage. Nikita déclara alors "Et ce, malgré les petits malentendus qui peuvent survenir". Elle accompagna son commentaire d'un sourire, d'un regard dans ma direction, et d'un petit coup de hanche...

Le samedi suivant se passa sur la plage, en ce qui me concerne en tout cas. Lolita espérait bien y revoir son italien, avec lequel les choses ne se sont pas passées exactement comme elle l'aurait souhaité. Elle et moi avons encore beaucoup parlé durant cette journée. C'est fou à quel point ce voyage a pu nous rapprocher. Et pourtant, chose étrange, malgré le fait que ce soit une femme extrêmement désirable, avec un corps de déesse, il n'est jamais apparu une seule fois cette espèce de tension sexuelle entre nous. Je dois avouer que c'est plutôt rafraîchissant, mais en même temps tellement difficile à expliquer.

J'ai vraiment le goût de me rapprocher beaucoup d'elle et de développer une belle amitié. Et je crois que ce sera d'autant plus facile qu'il n'y a pas cette attirance physique entre nous. Comprenez-moi bien: jamais je ne refuserais ses avances si elle m'en faisait, elle est beaucoup trop désirable pour cela et je serais fou de la repousser. Mais étrangement, même si je suis totalement convaincu que nous aurions un plaisir fou sexuellement parlant, je ne crois pas que je tomberais jamais amoureux d'elle.

Pour Nikita, c'est autre chose. Juste quelques baisers, et j'ai de la difficulté à me la sortir de la tête...

Pourquoi diable a-t-il fallu qu'elle m'embrasse. Merde.

Aujourd'hui, pour la première fois depuis mon retour de voyage, je m'ennuyais de Cayo Largo. J'avais envie de sa chaleur, de son soleil, de sa mer, des amies qui m'y accompagnaient. J'aurais aimé être en leur compagnie.

J'aurais dû monter à Montréal quand même, ne serait-ce que pour les voir.

J'ai goûté à la vie, à la vrai vie, et maintenant on m'enlève la cuillère de la bouche...

Ce doit être le rhum qui me met dans cet état.

Je souffre, mais je suis heureux.

Heureux parce que j'ai redécouvert la vie.

Et elle me manque.


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