1 juillet 2001

J'écoute l'orage qui gronde, qui gronde...

Je suis un peu découragé.

Je vous explique.

Depuis quelques jours j'ai commencé à renouer avec le chat. Très discrètement, à titre de simple observateur. J'ai trouvé un canal, sur un réseau que je ne nommerai pas, qui regroupe des gens de trente-cinq ans et plus. Je me suis dit que, logiquement, je pourrais peut-être m'y sentir à ma place.

Aujourd'hui, alors que j'étais au travail (et oui... snif) et que je devais attendre une heure que le formatage d'un très gros disque rigide soit terminé, je suis aller faire une petite visite sur le canal en question et j'y ai vu l'adresse du site web dudit site. J'ai alors pensé que j'y trouverais peut-être des renseignements intéressants comme une courte description des opérateurs du canal, comme c'est souvent le cas.

Arrivé sur le site en question, j'y ai effectivement trouvé les informations habituelles: horaires des GT, règles de courtoisie, liste des habitués, nom et brève description des opérateurs avec photos.

Et c'est là que le découragement a commencé à me gagner.

Je regardais les photos et lisais les commentaires de ces gens qui, pour certains, étaient plus jeunes que moi, et j'avais carrément l'impression de regarder l'album de famille de mes oncles et mes tantes. Il y avait même l'une des opératrices, pourtant âgée de vingt-six ans seulement, qui avait tout à fait l'allure d'une maîtresse d'école (sans vouloir offenser mes lectrices enseignantes, mais vous savez ce que je veux dire).

Pour la très grande majorité d'entre eux, le scénario était le même: allure de "bonhomme" et de "bonne femme", commentaires insipides truffés de fautes d'orthographes absolument inexcusables.

Il y a deux ans, je faisais du chat plus régulièrement, et il m'arrivait souvent de me faire "cruiser" par des femmes dans la fin trentaine-début quarantaine. J'ai accepté les invitations de quelques unes d'entre elles mais je me suis arrêté après quelques rencontres, pour la simple raison que j'étais en train de perdre tous mes espoirs quand à mes chances de rencontrer un jour une femme qui me conviendrait dans cette catégorie d'âge.

Ces femmes correspondaient presque toutes au profil suivant: allure de "matante", (et je ne parle pas là strictement de leur apparence physique, certaines ayant pu être fort désirables, mais plutôt de leur façon de se vêtir et de se coiffer), lectures se limitant aux journaux à potin et aux revues de femmes au foyer (truffées de stéréotypes sexistes en passant), grosses consommatrices de feuilletons télévisés, et pour qui l'idée du plein-air consiste en une marche de cinq minutes dans leur quartier après le souper.

J'en vois déjà me dire que je suis très dur envers ces femmes, que toutes n'ont pas eu la vie facile, que d'avoir à s'occuper d'une famille transforme une vie, que toutes les femmes ne peuvent pas avoir le même bagage génétique que Consoeur, etc.

Mais là n'est pas la question.

J'ai rencontré en personne deux de mes lectrices à date. Toutes deux sont dans la quarantaine, toutes deux ont trimé dur, l'une a même élevé une famille. Et aucune ne correspond à la description précédente, loin de là. Je dirais même qu'elles paraissent dix ans plus jeunes que plusieurs de ces femmes que j'ai rencontré et qui avaient le même âge qu'elles ou moins.

Je crois que l'apparence de jeunesse tient bien davantage de l'attitude que du corps.

Être jeune est un état d'esprit. Et comme personne n'oserait le nier aujourd'hui, l'esprit a une très grande influence sur le corps.

J'ai eu beau vouloir faire fi de certains commentaires que m'ont fait des personnes de mon entourage, sous le couvert de l'humour, à savoir que mon intérêt marqué pour les femmes beaucoup plus jeunes que moi trahirait peut-être des tendances pédophiles, mais je ne peux m'empêcher de me sentir blessé par ce genre de remarque.

Non, je n'ai aucune tendance pédophile. J'aime les femmes qui ont l'air de femmes, pas de fillettes. Celle pour laquelle je ressens le plus de désir ces temps-ci (à savoir Consoeur) n'a-t-elle pas que deux ans de moins que moi ?

En fait, l'incontournable réalité est que, malgré ma peur maladive de vieillir, je parais jeune et je me sens jeune au fond de moi, et que je recherche à m'entourer de personnes (hommes ou femmes) qui ont conservé cette même jeunesse intérieure.

Ce que je demande est-il si déraisonnable ? Suis-je en train de sombrer dans un élitisme malsain ? Ou pire, dans un machisme éhonté ?

Il y a une femme dont je n'ai pas encore parlé ici. C'est une étudiante à mon travail qui est arrivée il y a quelques semaines. Je ne travaille pas directement avec elle, mais j'ai eu à dépanner à quelques reprises celui pour qui elle travaille. Elle n'a probablement pas beaucoup plus de vingt ans (nous n'avons jamais discuté d'âge). Avec du recul je réalise qu'elle montrait un intérêt marqué pour moi au début, mais que ma froideur à son endroit l'a découragé.

Elle est extrêmement belle et désirable. Elle est également très souriante, enjouée, dynamique et bien dans sa peau. Sa beauté physique n'est que le reflet de celle qui s'épanouie au fond de son âme. Et en plus, elle adore le plein-air et partage mon admiration pour la beauté et la magnificence de la nature.

Pourquoi étais-je froid à son endroit ? Probablement justement parce que je ne suis pas pédophile, que je ne voulais pas l'illusionner, lui faire croire qu'autre chose qu'une simple relation de travail pouvait naître entre nous. De toute évidence, elle ne me donne pas mon âge, et se sauverait sans doute en courant si elle apprenait que je pourrais être son père (en forçant un peu).

Mais où voulais-je en venir avec tout ça moi ce soir ?

Probablement nulle part. Ceci n'est que mon journal après tout.


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