3 juillet 2001

J'ai fait deux étranges rêves depuis deux nuits.

D'abord la nuit passée. J'étais dans un train, avec mon frère. Il s'apprêtait à faire une chose qu'il n'a jamais fait, et qu'il ne fera jamais: partir à l'aventure, avec un sac à dos comme seul bagage. Il avait tout vendu: ses biens, sa maison, tout. Avant le départ du train, je l'aidais à s'installer dans son compartiment et nous discutions justement de l'étrangeté de la situation. Je blaguais en lui faisant remarquer qu'il n'était pas surprenant que sa crise de la quarantaine le frappe si durement, lui qui n'a pour ainsi dire pas vécu sa crise d'adolescence.

Puis le train s'est mis à marche, et je me dépêchais pour en descendre avant qu'il ne roule trop vite.

Et je me suis réveillé. Bizarre. Vraiment bizarre.

La nuit précédente, j'ai rêvé à Consoeur. Nous étions quatre: Moi, Consoeur, une de ses collègues de travail, qui est aussi son amie dans la vie de tous les jours, et le conjoint de cette dernière, que je connais aussi parce qu'il travaille dans le même édifice que nous.

Dans ce rêve, il semblerait que nous formions un groupe de quatre amis, et que nous nous fréquentions régulièrement en dehors du travail. Consoeur et moi n'étions pas en couple, mais simplement amis (incroyable mais vrai; tout est possible dans les rêves).

Nous venions probablement de terminer un souper à quatre, car la collègue de Consoeur et moi lavions la vaisselle, en discutant de choses et d'autres. Le conjoint de la collègue entrait à l'occasion dans la cuisine pour se joindre à notre conversation. Il me taquinait beaucoup au sujet de Consoeur, me disant qu'elle serait une bonne femme pour moi, etc, et me lançant plein de clins d'oeil et de sourires complices. Lorsqu'il quittait la pièce, j'essayais d'interroger subtilement sa douce, de sonder le terrain, afin qu'elle me fasse part de quelques révélations aux sujet de Consoeur. Mais elle restait muette comme une carpe. Qui plus est, mes interrogations semblaient la mettre mal à l'aise, comme si cela la mettait dans une position délicate. Je ne fus pas long à comprendre qu'elle avait de toute évidence reçu de Consoeur des directives très strictes de ne rien me révéler à son sujet. Celle-ci entra alors dans la pièce, ce qui mit fin à mon interrogatoire.

Le reste du rêve est plutôt flou dans ma mémoire, et probablement sans importance.

Pourquoi est-ce que je vous parle de ce rêve aujourd'hui, deux jours après le fait ?

Parce que, d'une certaine façon, ce rêve s'est réalisé aujourd'hui. Ce matin en fait.

La semaine passée j'ai discuté un peu avec Consoeur. C'était une conversation strictement professionnelle. Je devais remplacer son ordinateur dans les prochains jours par une machine plus puissante, et je devais savoir quand je pourrais procéder, car cette machine est reliée à un appareil d'analyse qui fonctionne presque sept jours sur sept.

Ce matin, je suis monté au laboratoire pour la relancer. Seule sa collègue était là. Je lui demande si Consoeur devait travailler aujourd'hui et elle me répond de façon très évasive et pas claire du tout, sans me regarder. Un peu surpris, je reformule ma question, lui demandant si je pouvais m'attendre à la voir au moins un jour cette semaine. Encore une fois, réponse évasive. Elle est visiblement mal à l'aise. Je commence alors à lui raconter toute l'histoire, que je dois voir Consoeur pour qu'elle m'informe de la disponibilité de l'appareil, des données à récupérer, de la procédure d'installation du logiciel de monitoring, etc etc. Alors seulement, elle m'informe qu'aucune analyse ne sera faite sur cette machine de toute la semaine, et qu'elle est donc à ma disposition, mais toujours sans me dire si Consoeur sera présente ou non. Mes questions la mettait visiblement mal à l'aise, et je n'ai donc pas insisté. C'est finalement plus tard, par un autre employé du labo, que j'ai appris que comme aucune analyse n'était cédulée sur l'appareil cette semaine, Consoeur en avait profité pour prendre la semaine de vacance.

L'attitude de sa collègue à mon endroit était vraiment bizarre, et correspondait étrangement à celle qu'elle avait dans mon rêve. Elle se comportait exactement comme si Consoeur lui avait explicitement demandé de ne jamais me parler d'elle sous aucune circonstance.

Entre vous et moi, je trouve cette attitude plutôt puérile. Si Consoeur paranoye à ce point à mon sujet, je me dis qu'elle ne doit vraiment pas voir d'un bon oeil l'amitié et la franche camaraderie qui existe entre moi et l'amant présumé...

Oh, en passant, cette jolie étudiante dont je parlais avant-hier, et bien il semblerait qu'elle se soit "matchée" finalement avec un autre de mes collègues avec qui elle passait beaucoup de temps dernièrement. Je l'ai vue à plusieurs reprises lui prendre discrètement la main, se coller contre lui, mettre sa main sur sa cuisse... Il semble qu'elle se soit remise plutôt vite de s'être fait rejeter par moi. Bien sûr ça me fait un petit pincement au coeur, mais bon. Vu la différence d'âge, c'est mieux ainsi, sans doute.


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