18 juillet 2001

Ça y est. Je suis en vacance.

Yé.

(Onomatopée servant à exprimer un débordement quasi hystérique de bonheur)

(hum...)

Et puis le soleil était finalement au rendez-vous aujourd'hui. Me croiriez-vous si je vous disais que le taux d'humidité s'est maintenu si élevé depuis les quinze derniers jours qu'un coin de mon entrée en asphalte, qui est toujours à l'abris du soleil, s'est recouvert d'un mince tapis de mousse ? Oui oui, le même genre de mousse qui pousse sur les rochers dans les sous-bois. Je n'en reviens tout simplement pas, je n'ai jamais vu ça en dix ans. Les rivières et ruisseaux autour du lac sont gonflés comme au printemps, et le sol est complètement saturé d'eau. Il y a fort à parier que les gens de la SOPFEU ne doivent pas avoir beaucoup d'incendies de forêt à combattre ces temps-ci.

Comme prévu, j'ai pris mon après-midi de congé, mais sans Nikita, qui avait des obligations dont elle ne pouvait se décharger. Je suis donc resté seul chez moi, à boire goulûment ce soleil qui m'avait tant manqué. J'ai même pu satisfaire mon côté voyeur en observant pendant une partie de l'après-midi un groupe de trois adolescents (un garçon et deux filles), qui sont allé se baigner et se faire bronzer sur la plate-forme flottante au milieu du lac.

Parlant de plate-forme: le cormoran est de retour ! Et oui. Je l'ai vu pour la première fois en arrivant chez moi. Il a pris la fuite quand les trois jeunes ont pris possession de la plate-forme, mais je l'ai vu y retourner quelques minutes à peine après leur départ.

Mes voisins étaient tous absents, et j'ai bien failli profiter de l'occasion pour tondre ma pelouse, qui en a bien besoin avec toute la pluie des dernières semaines. Mais le soleil d'hier et d'aujourd'hui a également fait éclore une foule de petites fleurs sauvages qu'une multitude de bourdons et d'abeilles butinaient allègrement. Finalement, j'ai eu pitié d'eux, et j'ai décidé de leur laisser quelques jours pour se gorger de nectar avant de tout détruire avec ma machine infernale. L'occasion aurait pourtant été idéale; le bruit de ma tondeuse n'aurait dérangé personne, et j'aurais pu joindre l'utile à l'agréable en restant nu pour m'acquitter de cette tâche.

Mais bon. J'aurai sûrement d'autres opportunités la semaine prochaine. Et peut-être la suivante. Si le beau temps se prolonge, je ne serai peut-être pas si pressé de retourner au travail.

N'empêche qu'encore une fois, j'ai longuement hésité avant de me décider à partir en vacance. La raison ? Et bien je devais d'abord accepter le fait que j'allais fort probablement être seul durant toute cette période.

Vous avais-je mentionner qu'une colonie de guêpes avait élu domicile dans un trou sur le revêtement de ma maison, juste entre ma porte-patio et l'une des fenêtres de ma galerie. J'ai d'ailleurs passé une partie de l'après-midi assis devant ce trou, à observer leurs allés et venues. Je n'ai aucun problème à coexister avec elles, l'ayant déjà fait plusieurs années de suite lorsque j'habitais chez mes parents. Nous avons même déjà passé tout l'été en compagnie d'un énorme nid de plusieurs centaines de très dangereux frelons noirs. Mais ces animaux, comme la majorité des autres animaux de la nature, ne recherchent pas la confrontation, et si l'opportunité leur est donnée, ils préfèrent de beaucoup la coexistence pacifique. Ils étaient si habitué à notre présence après quelques semaines que c'était comme si nous faisions partie du décor. N'importe lequel d'entre nous, que ce soit mon père, mon frère ou moi (ma mère et ma soeur ne partageaient pas notre enthousiasme pour les merveilles de le nature...) pouvions nous asseoir sur une chaise à un mètre à peine du nid et les observer pendant des heures, sans qu'elles ne s'en offusque le moindrement. Tout au plus, à l'occasion, l'une d'entre elle venait-elle nous investiguer quelques secondes, pour finalement se blaser de notre stoïcisme et retourner vaquer à ses occupations.

Mon petit nid de guêpe m'inquiète un peu plus, car si j'ai l'intention de refaire complètement ma galerie ainsi qu'une partie du revêtement de ma maison, j'ignore comment elles vont réagir à tant d'activité de ma part. Enfin, nous traverserons le pont une fois rendu à la rivière.

Et que dire de cette petite couleuvre rayée que j'ai aperçu dans les fraisiers juste à côté de ma porte d'entré ! À mon approche, elle s'est complètement immobilisée, et même si je savais parfaitement où elle se trouvait, j'avais quand même de la difficulté à la distinguer tant son camouflage était efficace. Elle restait totalement figée; même sa petite langue fourchue rose restait bien sagement dans sa bouche. Je me suis assis à côté d'elle, bien décidé à voir lequel de nous deux allait perdre patience en premier. Et puis, j'ai réalisé à quel point il était ridicule d'essayer de battre un reptile au jeu de la patience. En effet, elle aurait aisément pu rester là, immobile, pendant des heures, voire des journées entières ! Alors je suis retourné vaquer à mes occupation. Quand je suis revenu un peu plus tard, elle avait filé en douce.

J'ai terminé la journée par une petite marche jusqu'à la rive sud du lac, d'où j'y ai observé le coucher du soleil. Je n'étais pas seul; deux familles de canards me tenaient compagnie. D'abord inquiétées par mon arrivée, les deux mères ont finalement relaxé et même permis à leur progéniture de venir observer de près cette étrange chose sur deux pattes, même si elles-mêmes maintenaient une distance sécuritaire...

J'adore les canards. Ces petits oiseaux sont si mignons, et absolument fascinants à observer. J'aime la façon dont leur tête demeure absolument fixe dans l'espace, même si le reste de leur corps ballotte au gré des vaguelettes.

Bon, pour une fois que j'en ai long à dire, la fatigue commence à me rattraper... Je devrais sans doute m'arrêter là pour ce soir.

Toujours l'intention de quitter la ville en fin de semaine.


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