2 juin 2001
Mon merle semble s'habituer lentement à mon va-et-vient quotidien. Aujourd'hui, et pour la première fois, elle n'a pas pris la fuite lorsque je suis sorti de chez moi pour prendre ma voiture, ni quand je suis revenu en fin de journée. Dans les deux cas elle est resté sur son nid, apparemment très calme. Peut-être est-ce la météo qui la rendait plus tolérante. Je la regardais par ma fenêtre tout à l'heure. Elle était dehors dans le froid et sous la pluie, les ailes écartées pour recouvrir son nid le plus possible et le protéger des intempéries.
J'ai bien hâte de voir apparaître les premiers petits.
J'ai dû aller travailler quelques heures aujourd'hui (ce qui ne me dérangeait pas le moins du monde vu le temps pourri qu'il fait en ce moment), et en passant en face du bureau de Consoeur, un petit cadre a attiré mon attention. Je m'en suis approché pour constater qu'il s'agissait d'une photo d'elle. Elle ne devait pas avoir plus de douze ou treize ans sur ce portrait, et j'ai été littéralement estomaqué de voir à quel point elle a peu changé après plus de vingt-cinq ans. Même à ce jeune âge, elle avait déjà ce regard énigmatique et enjôleur, et ces lèvres pulpeuses qui dessinent ce sourire Mona-Lisesque. Elle devait faire craquer tous les garçons dans ce temps là, comme aujourd'hui encore d'ailleurs.
Et vous savez le pire ? Elle m'a déjà confié (dans le temps où nous nous parlions encore) qu'elle a déjà vécu une période de plusieurs années où elle se trouvait moche, sans charme et inintéressante, et où elle était persuadée qu'aucun homme ne s'intéressait à elle.
Ça ne vous fait pas penser à quelqu'un ?