13 juin 2001

Aujourd'hui: récit chronologique de ma journée.

Avant-midi au travail. Hier j'avais envoyé un courriel à Lolita l'invitant à passer l'après-midi d'aujourd'hui en ma compagnie si, à tout hasard, je décidais de prendre congé. Elle m'a répondu par une invitation à passer la longue fin de semaine de la Saint-Jean à son chalet.

Je l'ai rejoint au téléphone ce midi. Elle n'était pas disponible aujourd'hui mais m'a demandé mon numéro de téléphone au travail au cas où elle le serait vendredi.

Pourquoi pas jeudi ? Parce que demain je suis supposé voir Nikita. Je vais y revenir.

Jusqu'à ce midi je doutais encore. Nous avons eu du bon temps Lolita et moi en fin de semaine dernière. Mais je doutais. Je me disais que peut-être elle agissait avec moi de cette façon par simple politesse, ou parce qu'elle ne voulait pas être seule dimanche. Foutaise bien sûr. D'abord Lolita n'est jamais seule. Que je sois présent ou non n'y change strictement rien. Pourquoi ai-je encore tant de difficulté à accepter qu'une personne puisse apprécier ma compagnie autant que j'apprécie la sienne ? Lolita n'est tout simplement pas le genre hypocrite, et elle ne m'aurait pas demandé mon numéro au travail si elle n'avait pas l'intention de s'en servir éventuellement.

(Une mouche à chevreuil est entrée avec moi par inadvertance dans la maison cet après-midi. En ce moment, elle s'est posée sur l'une des lattes de mes stores. Je devrais la tuer. Mais je ne fais rien.)

(Je baille au corneille en ce moment même...)

J'ai quand même passé l'après-midi chez moi, seul et nu. Mes voisins étaient absents. Le soleil était magnifique et la température idéale. Je ne m'habituerai jamais à la beauté du contraste du vert tendre du feuillage sur le bleu d'azur du ciel.

Je m'ennuyais cet après-midi. J'en venais même à espérer qu'un de mes voisins arrive pour me désennuyer en les épiant un peu. Mais cet ennui ne faisait pas naître en moi cette espèce de peur-panique, de crise d'angoisse, comme il l'aurait fais il y a un an à peine.

J'ai donc décidé de m'occuper en "désherbant" l'escalier qui conduit dans ma cour. Seuls les plans de fraisiers portant des fruits ont été épargnés (si si ! certains plants commencent à porter de petits fruits rosés), En fin d'après-midi j'ai aussi taillé mes rosiers... toujours nu. Je sais, je suis fou. Mais je dirai pour ma défense que je ne me suis pas piqué une seule fois sur les épines acérées ! (et puis, techniquement parlant, je n'étais pas vraiment nu puisque je portais des gants...)

(Bon sang ! Voilà deux fois de suite que je m'endors presque sur mon clavier !)

Ce soir j'ai fait un feu pour brûler tout ce qui pique, à savoir mes résidus de taille de cet après-midi, ainsi que les cadavres desséchés des grands chardons qui ont poussé dans mon talus l'été passé et qui, bien que morts, sont toujours aussi piquants (plus maintenant puisqu'ils sont réduits en cendre).

Ma peau sent encore le feu de bois. J'aime cette odeur. Les lucioles ont fait leur apparition hier. Elles étaient encore au rendez-vous ce soir. Lorsque je détachais le regard des flammes, je pouvais voir tout ces petits points lumineux jaune-vert passer devant la silhouette sombre et fantomatique de mes arbres, se découpant sur la lumière laiteuse d'un ciel nocturne parsemé d'étoiles.

L'ardeur de mes petits batraciens a déjà commencé à décliner, et ce malgré la douce chaleur de la nuit.

Comme Nikita souffre d'épuisement chronique ces temps-ci et se couche toujours très tôt, elle m'a demandé dans un courriel s'il était possible de nous voir demain sur l'heure du dîner. Comme moi et mon équipe de travail mangeons au resto pour souligner l'anniversaire d'une de nos collègues, je lui ai proposé à la place de venir passer quelques heures en ma compagnie chez moi dans l'après-midi. Elle n'est encore jamais venue chez moi, et ce serait une belle opportunité de lui faire découvrir mon petit havre de paix où je me sens trop souvent seul. J'attend sa réponse.

Dodo.


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