14 juin 2001

Un des oisillons a quitté le nid !

Et ça s'est passé sous mes yeux ! Ainsi que ceux de Nikita.

Il ne s'est pas enfui par peur car, ses parents n'ayant jamais lancé leur cri d'alerte en ma présence (du moins pas depuis leur éclosion), lui et les autres oisillons n'ont jamais appris à m'associer au danger. Alors que nous l'observions, il est simplement, calmement, sorti du nid en grimpant le long d'une branche, puis sans avertissement et à notre grande surprise, il a pris son envol ! Un envol bien maladroit d'ailleurs, mais ses courtes ailes à peine emplumées lui ont quand même permis de traverser tout mon terrain et de se poser en catastrophe dans les buissons. Espérons qu'il y restera bien sagement caché jusqu'à ce qu'il puisse perfectionner sa technique de vol. D'aussi bien que nous pouvions voir, il reste encore au moins un oisillon dans le nid, et leurs parents devront maintenant diviser leurs efforts pour continuer à nourrir leur progéniture. Je suis tellement content que tout cela se soit dérouler alors que j'avais quelqu'un avec moi pour le partager !

Et oui, Nikita est venue passer l'après-midi en ma compagnie, chez moi, par cette absolument splendide journée d'été. Toutes les journées d'été devraient être comme celle-là.

Nous avions retrouvé notre belle complicité. La légère irritation que j'avais ressenti envers elle lors de notre souper à Montréal était totalement absente. Nous avons jasé, ri, parler de choses sans importance et d'autres plus sérieuses. Je suis encore surpris de voir à quelle point nous nous sommes rapproché, vu le peu de temps depuis lequel nous nous connaissons. Elle me considère vraiment comme un ami, et ressent un profond attachement envers moi. Quand à moi, j'aurai besoin d'un peu de temps pour changer mon fusil d'épaule et en venir à la percevoir simplement comme une amie, mais étant donné la façon dont les choses ce sont passé entre nous durant ces quelques heures, j'ai bon espoir d'y arriver sans trop de difficulté. J'ai même été plutôt surpris de la façon dont je la percevais aujourd'hui. Les choses s'annoncent bien entre nous je crois.

Elle m'a fait un aveu: Apparemment, elle et Lolita ont toutes les deux fait des recherches sur l'Internet pour trouver mon site... Curieuses les petites. Je ne leur en veux pas, mais je lui ai bien expliqué pourquoi je préférais qu'elle ne me lise pas, la principale raison étant la peur de me censurer.

Et je vais aussi en glisser mot à Lolita...

Oh, j'oubliais.

Cet imprévu dont elle parlait dans un courriel précédent, et bien je ne m'étais pas trompé.

Nikita est enceinte.

Et vous savez le pire ? Tout le monde dans notre groupe est au courant, depuis les funérailles de la grand-mère de Lolita. Cette dernière ainsi que Copine me jouent donc la comédie depuis près de cinq semaines.

D'après Nikita, la première réaction de Copine lorsqu'elle lui a annoncé la nouvelle fut de lui demander: "Est-ce que tu l'as dit à Laqk ?".

Comment je vis cette annonce ? Étonnamment bien, d'abord en partie parce que je m'y attendais. Même si cette grossesse était imprévue, Nikita a toujours profondément désiré avoir des enfants, et après le choc initial, ainsi qu'une longue conversation avec son conjoint, elle a décidé de le garder. Même s'ils se connaissent depuis peu, ils semblent profondément amoureux et attachés l'un à l'autre, alors cette naissance à venir est finalement une bonne nouvelle.

Et pour moi, elle représente une sorte de finalité, la mort d'un espoir qui me faisait plus de mal que de bien. Finalement, pour moi aussi cette grossesse tombe bien.

C'est en récapitulant les événements de la dernière année que je réalise que ma vie ressemble étrangement à un roman-feuilleton. Finalement, elle n'est peut-être pas si morne et inintéressante que je le croyais à l'origine.

C'est la vie, tout simplement.


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