21 mai 2001

Ce matin, à travers la surface calme et sans ride du lac, j'observais un banc de huit crapets-soleil qui flânaient près de la rive, dans la partie peu profonde, en compagnie des nombreux têtards gros comme mon pouce et qui terrorisent mes invités à chaque fois que je leur propose de faire saucette avec moi. Forcément, ce sont des têtards piranhas...

J'ai flâné ainsi de longues minutes sur le bord de l'eau, n'osant déranger mes compagnons aquatiques. Même dans l'air frais du matin, ma nudité ne me dérangeait pas, le soleil déjà haut dans le ciel commençant à réchauffer ma peau.

Une perchaude est brièvement venue faire son tour un moment donné. Puis quelques minutes plus tard, je fus surpris de voir passer une truite. À chaque année, l'organisme responsable de l'aménagement du lac en ensemence quelques centaines pour faire plaisir à certains pêcheurs un peu étroits d'esprit qui ne peuvent imaginer pêcher autre chose que cette espèce de poisson. Bien sûr, c'est à recommencer à chaque année, puisqu'il est impossible que des truites en viennent à se reproduire dans ce lac trop chaud infesté de perchaudes et de meuniers noirs.

Mais bon...

Après ma saucette matinale, j'ai partagé le reste de cette absolument superbe journée entre le ramassage de feuilles mortes, le bronzage et la baignade. Le chat de mon voisin a passé une bonne partie de l'après-midi à dormir sous ma voiture. Il est d'ailleurs venu me voir tout à l'heure, alors que je faisais brûler un des immenses tas de feuilles mortes que j'ai ramassé aujourd'hui. Je lui ai prodigué quelques caresses, qu'il a accepté de bonne grâce avant de se frotter contre ma jambe, et de continuer son chemin avec un flegme tout félin. Il a été mon seul compagnon de la journée.

Je devrai à l'avenir être particulièrement vigilant lorsque je prendrai ma voiture, au cas où mon nouvel ami soit encore en train de roupiller dessous.


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