7 mars 2001

Un reportage sur la Martinique au canal évasion...

Ça commence définitivement à sentir le printemps.

Voilà deux jours consécutifs que je me réveille le matin avec cet étrange mal de vivre qui me serre la gorge. Serait-ce la pleine lune imminente qui joue avec mes émotions ? Quoi qu'il en soit, la leçon du temps des fêtes semble porter fruit car, au lieu de céder à la panique et à l'angoisse, j'essaie de ne pas faire attention à ce désagréable sentiment et de continuer à vaquer à mes occupations. Ça semble fonctionner puisque, une fois la journée terminée, ce sentiment est disparu. On verra bien demain matin ce qu'il en sera.

Depuis quelques jours j'essaie aussi de m'habituer lentement à une idée qui ne me plait guerre. Je n'en ai pas encore parlé ici, peut-être parce que je préférais ne pas y penser. Mais je dois me rendre à l'évidence. Je suis raisonnablement convaincu que Consoeur a un amant, en la personne d'un de nos collègues de travail, qu'elle connaît depuis près de dix ans, et de qui elle est très proche. Ce n'est un secret pour personne qu'ils sont très amis et ils ne s'en cachent guerre. Personne n'imagine plus entre eux, puisque ce collègue est marié et a deux enfants. Mais je le connais moi-même depuis assez longtemps pour savoir qu'il est plutôt malheureux dans sa relation de couple. Je sais aussi que c'est un homme de principe qui ne quittera pas sa femme et n'abandonnera pas sa famille. Mais un homme de principe sera également fidèle à sa femme, me direz-vous. De plus, Consoeur aussi est une femme de principe, et ne se permettrait pas de séduire un homme marié.

Enfin, en principe...

La vérité, c'est que je ne sais pas ce qu'ils font ensemble, puisque je ne suis pas là quand ils le font, s'ils le font. Cependant, je sais une chose: quand ils parlent tous les deux, l'un en face de l'autre, que ce soit à la pause ou sur l'heure du dîner, leurs yeux se font l'amour. Ça, ça ne trompe pas. Alors qu'ils soient amants en action ou en pensée, cela revient au même pour moi.

Voilà belle lurette que j'ai abandonné l'idée que Consoeur et moi puissions être amants un jour. Mais cependant, l'imaginer dans les bras d'un autre me fait toujours un petit pincement au coeur... Ok, un gros pincement.

Pourtant, je ne suis pas jaloux de ce collègue. C'est un homme hyper sympathique que je connais moi aussi depuis pas mal de temps et que j'adore. Et c'est très rare que je dise ça d'un homme. Non, ce que je ressens face à lui, ce n'est pas de la jalousie, c'est de l'envie. Je lui envie sa relation avec Consoeur, relation que j'ai moi-même brièvement connu, l'espace de quelques semaines, il y a un peu plus de deux ans de cela, relation qu'elle m'a enlevé par la suite, et qui me manque toujours, même après tout ce temps.

Bon. La tête me tourne. Ce rhum est vraiment bon. Oui, il m'en reste encore.

Ma libido me dérange tout particulièrement ces temps-ci. Je ne laisse pas à mon corps une seule journée de répit. Je crois qu'il en sera de même ce soir, avant de trouver le sommeil... ;-)

Pourtant, ce n'est pas de sexe dont je manque le plus.


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