9 mars 2001

J'ai une araignée au plafond.

Non, sérieusement.

Voilà quelques jours que je la vois, à chaque soir. Elle se promène un peu chaque jour. Aujourd'hui, j'ai réalisé qu'elle avait tissé quelques longs fils de soie entre le plafond et le dossier de mon sofa.

Je devrais la descendre dans mon sous-sol. Elle a plus de chance de trouver de la nourriture là.

Je n'ai pas passé une très bonne nuit. Je me réveillais souvent et je pensais à Lectrice. Je viens de lui envoyer un courriel d'adieu. C'était une simple question de respect. Je ne voulais pas présumer qu'elle connaîtrait mes intentions en lisant mon journal. J'ai pris bien mon temps pour écrire chaque ligne, en essayant d'être le plus nuancé possible, ce qui n'est pas chose facile pour moi. Je suis resté une bonne demi-heure devant mon écran avant de finalement cliquer sur "envoyer". Je vais lui laisser vingt-quatre heures pour me répondre, si elle le désire, si elle désire mettre un point final. Après cela, je mettrai son adresse e-mail dans ma liste de courrier indésirable. La coupure sera définitive.

Un harfang des neiges est passé en vol plané au dessus de ma voiture alors que je revenais du travail. Quel oiseau magnifique. Il m'a fait pensé au printemps. J'ai hâte au réveil de la nature, à toutes ces choses dont je m'émerveille presque quotidiennement durant la belle saison, mais dont je ne fais pratiquement plus mention ici depuis plusieurs mois. Mon amante me manque, ma vrai amante, celle qui ne m'abandonne jamais, celle qui m'offre toujours ses merveilles, jour après jour, année après année.

Ne vous en faites pas pour moi. Je vais bien maintenant. Très bien même. J'étais très émotifs hier soir, mais c'était la pleine lune. Je ne l'avais même pas réalisé. J'étais de bonne humeur aujourd'hui. Tout le monde appréciait ma compagnie au travail. J'ai revu cette collègue avec qui je m'entend si bien. Du fond du corridor, j'ai vu ce grand sourire illuminer son visage à ma vue, et ce grand signe de main qui me saluait. Comme Consoeur le faisait aussi il y a deux ans. Nous avons jaser ensemble une bonne demi-heure. Je me sens totalement libre d'être moi-même avec cette collègue. Je me sens bien avec elle. Je me sens libre.

Elle me plait.


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