22 mars 2001

Je n'ai pas le moral ce soir.

J'ai d'ailleurs filé plutôt moche toute la journée.

Ma conversation téléphonique d'hier avec Lectrice s'est terminée de façon plutôt bizarre.

Elle a vraiment peur de ce qu'elle ressent pour moi. Elle est continuellement sur la défensive. Son appel d'hier était une surprise. Elle croyait me faire plaisir, et elle l'a fait ! Mais pour une raison quelconque, elle est restée sur l'impression que son appel m'avait dérangé, ce qui n'est absolument pas le cas. Elle m'a écrit tard dans la soirée, disant qu'elle avait filé bizarre après cet appel, qu'elle ne veut pas que cette relation devienne compliquée, et qu'elle avait besoin de réfléchir à tout ça. C'est cette dernière phrase qui m'a un peu angoissé.

Je lui ai écris ce matin après avoir lu son courriel. Je lui ai dit que son appel m'avait fait vraiment plaisir, qu'il s'agissait d'un malentendu, que notre relation n'avait pas à être compliquée et que je tenais à elle.

Elle est restée silencieuse toute la journée.

Ça ne veut peut-être rien dire.

Si vous saviez l'effort que je fais en ce moment pour rester calme, garder la tête froide, ne pas me faire toute sorte de scénarios apocalyptiques.

Sera-ce encore, pour la millième fois, une de ces relations qui avortera avant même d'avoir vu le jour ? Cette coupe me passera-t-elle encore une fois à deux millimètres des lèvres avant de s'éloigner à nouveau hors de ma portée ?

Et si c'était le cas, combien de fois pourrai-je encore vivre cela, combien de fois pourrai-je encore endurer cette souffrance avant de perdre espoir, de ne plus y croire, de ne plus croire en l'amour, en la vie, en rien...

Et que me restera-t-il alors ?

Je ne sais tout simplement plus où trouver assez d'énergie pour continuer à lutter, à espérer, à croire. Je sais que j'avance, je sais que je progresse, je vois cette lumière au bout du tunnel. Mais aurai-je assez d'énergie pour l'atteindre ?

Je sais que c'est l'émotion qui m'abat, qui m'épuise, qui me vide.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, dit-on.

Mais en ce moment, je ne me sens vraiment pas plus fort.

Il y a quelques jours à peine, j'avais des ailes.

Ai-je fait comme Icare ? Ai-je volé trop près du soleil ?

Je ne suis pas déprimé, je ne suis pas triste. Je suis juste vide.

Comment deux êtres comme nous, deux êtres totalement insécures, effarouchés, échaudés, méfiants, orgueilleux, hypersensibles et terrorisés pas l'amour peuvent-ils faire pour se rejoindre ?


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