8 novembre 2001

Bon. Il semblerait que le destin s'acharne sur moi.

En fait je dramatise peut-être un peu.

Ce matin dans la douche, je sentais comme une raideur et une légère crampe dans le bas du dos. Je n'en ai pas fait de cas, car ce genre de douleur m'arrive souvent le matin. J'ai tendance à dormir un peu n'importe comment et je m'en ressens quelques fois.

Ce midi, après le dîner, je relaxais bien tranquillement quand ces crampes m'ont repris, beaucoup plus fortes cette fois et très douloureuses. Si douloureuses en fait que j'en avais la nausée et les jambes molles. J'ai informé un de mes collègues que j'allais être absent pour le reste de la journée et je suis parti.

Pas besoin de me rendre à l'hôpital car je savais exactement ce que j'avais.

Colite néphrétique.

Pierre au rein.

Je connaissais le diagnostique car j'ai eu la même chose il y a six ans. C'est alors que j'ai appris par les médecins, après examens approfondis, que je souffrais d'une malformation héréditaire des reins qui me prédispose à ce genre de trouble.

Ayant aussi une expérience précédente de la chose, je savais ce que j'avais à faire. Je suis donc resté deux heures couché sur le ventre dans mon lit, à essayer de me détendre le plus possible. Cela a eu l'effet escompté car les spasmes de mon uretère ont considérablement diminué, de même que la douleur. J'ai même pu reprendre ma voiture et me rendre à mon rendez-vous chez ma coiffeuse.

En ce moment, la douleur est toujours là, m'indiquant clairement que la pierre n'est toujours pas passée, mais elle est supportable. Même que la plupart du temps je n'y pense pas. Le seul problème, c'est que d'ici à ce que mon corps évacue cette pierre, je n'ai qu'un seul rein qui fonctionne, ce qui me donne un teint un peu blafard. Il y a six ans, cela a pris une semaine avant que la pierre soit évacuée. J'ose espérer que cette fois ce sera moins long, car d'après ce que je ressens, elle me semble plus petite que la dernière fois et sensiblement plus basse dans l'uretère.

Dans un tout autre ordre d'idée je viens de passer une heure au téléphone avec Lolita. Conversation qui fut surtout agréable, mais qui m'a aussi laissé un petit motton dans la gorge.

Agréable parce qu'il semble que finalement nous n'ayons rien perdu de notre belle complicité et du plaisir que nous avons à échanger ensemble.

D'ailleurs la conversation a finalement bifurqué vers la soirée meurtre et mystère d'il y a deux semaines. J'ai finalement su le fin fond de l'histoire. Pour faire une histoire courte: Non, l'ami de Montréal qui était avec nous au souper n'était pas l'homme dont elle avait parlé et sur lequel elle avait un oeil. Copine s'est complètement fourvoyé la-dessus. Et Lolita n'envisageait pas de démarrer une relation avec lui. Cependant, ils ont bel et bien fait l'amour le lendemain, pour des raisons purement sexuelles, parce qu'ils en avaient envie, pour s'offrir ce plaisir. J'étais content pour Lolita, car elle disait depuis longtemps qu'elle voulait en venir à s'ouvrir à ce genre de chose. Mais en même temps cela m'a fait mal. Mal, parce que si moi aussi je m'étais ouvert, je m'étais donné cette permission plus tôt, c'aurait pu être moi.

Elle dit qu'elle n'est pas amoureuse de lui, mais qu'elle accorde une grande valeur à son amitié. Il l'a invité à passer la fin de semaine chez lui. Il y a fort à parier qu'ils feront l'amour encore.

Et moi, j'essaierai de penser à autre chose. À ma pierre au rein peut-être.


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