9 novembre 2001

Après m'être couché hier soir, mes spasmes ont repris. La douleur est devenue difficilement supportable à un certain moment. J'essayais d'en faire abstraction et de dormir mais c'était tout simplement impossible.

Je me suis alors mis à parler à mon corps. Je lui disais que j'acquiesçais la douleur, que je la recevais, que je reconnaissais qu'il y avait un problème, et qu'il n'était pas nécessaire de me faire souffrir autant pour cela. Je lui disais que je croyais qu'il savait comment résoudre ce problème, et que je lui faisais confiance. Je lui parlais comme on parle à un enfant qui pleure, pour le consoler, le rassurer, et en même temps lui réitérer ma confiance absolue en lui et en sa capacité à se guérir lui-même.

Après quelques minutes la douleur a commencé à diminuer pour devenir supportable. J'ai alors pu me détendre et relaxer un peu, tout en continuant à me parler doucement à moi-même, à me supporter.

Puis la douleur dans mon dos, cette douleur diffuse et intense accompagnée de crampes musculaires et de nausées, est soudainement disparue. Je sentais quelque chose bouger en moi. Une nouvelle douleur est alors apparue, une douleur à l'aine, intense, mais plus ponctuelle, plus supportable, comme une piqûre. J'ai alors réalisé que la pierre avait bougée, qu'elle était maintenant beaucoup plus bas dans l'uretère, presque à l'entrée de la vessie. À certains moments je pouvais vraiment sentir mon corps se contracter autour d'elle et la pousser lentement.

Lorsque je me suis endormi vers trois heures du matin, la douleur était beaucoup moins intense. Je ne sentais plus que quelques pincements occasionnels à l'aine.

J'ignore si la pierre est passée. Je ne l'ai pas trouvé dans mes urines. Tout ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui la douleur avait complètement disparue et que j'avais retrouvé mon beau teint rosée, signe que mon rein fonctionne à nouveau. J'ai donc pu faire une journée normale au bureau aujourd'hui.

Et demain je travaille toute la journée. Ça tombe bien, ça m'évitera de penser à Lolita.

Copine veut qu'on s'organise quelque chose pour nos anniversaires respectifs qui approchent. Lolita me parlait de la même chose hier, en me demandant le genre d'activité qui nous plairait. Il est vrai que je vais avoir quarante ans. On dit que c'est une année charnière dans la vie d'un homme. On verra bien.


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