13 novembre 2001

Aujourd'hui, j'ai pensé vous entretenir des femmes de ma vie, une après l'autre, en ordre alphabétique. Que voulez-vous, je me sens cartésien ces temps-ci. C'est ma façon à moi de ne pas succomber à la déprime hivernale.

Alegria: Elle m'a donné signe de vie, elle va bien, je n'en dirai pas plus.

La collègue avec qui je m'entend si bien: Elle vient souvent au bureau ces temps-ci. Au risque de paraître redondant, c'est fou comme on s'entend bien. Dès qu'elle me voit poindre dans la cadre de sa porte ou quand nous nous croisons dans les corridors, son visage s'illumine d'un large sourire. Chacune de nos rencontres est inexorablement suivie d'une bonne jasette d'une durée minimum de quinze minutes, et souvent bien davantage, et ce peu importe où nous nous trouvons, même en plein milieu d'un couloir. On rit, on blague, on est un peu plus sérieux quelques fois, mais c'est toujours agréable. Je crois d'ailleurs qu'on commence à faire jaser. Personnellement, je m'en fous.

Elle a un conjoint, elle vit avec lui. En ce qui me concerne, l'affaire est classée.

Consoeur: On se croise plus souvent ces temps-ci car j'ai souvent à faire au laboratoire pour des questions de câblage réseau. Nos rapports sont toujours très polis et courtois, rien de plus. Rien de plus à dire d'ailleurs, sauf que je suis toujours profondément triste que rien n'ait pu naître entre nous.

Copine: Elle va bien. Nous nous parlons souvent au téléphone. L'autre jour, lorsque je lui ai parlé de l'attirance que je ressentais pour Lolita et de la difficulté que j'éprouvais à gérer cette attraction, je sentais à l'occasion sa voix se casser un tout petit peu. Copine aurait aimé que nous tombions amoureux l'un de l'autre. Je suis triste pour elle, mais ce ne sera jamais possible.

Lola: Elle m'a appelé quelques fois depuis les dernières semaines. Chaque fois que je parle avec elle, je ne peux que constater à quel point mon amitié lui est acquise. Je l'adore, tout simplement. Avec elle, je me sens totalement libre d'être moi-même, d'être qui je suis. Aucune autre personne sur terre, pas même mes parents, pas même mon frère et ma soeur (surtout pas ma soeur) ne m'ont accordé une acceptation si inconditionnelle. Elle tenait à être présente si quelqu'un organisait quelque chose pour mon anniversaire. Ce sera une excellente occasion de la présenter aux membres de mon petit groupe. Je devine d'avance que JG ne la lâchera pas d'une semelle de toute la soirée...

Lolita: Elle m'a appelé trois fois cette semaine. Elle avait chaque fois une bonne raison, mais n'empêche que je trouve cette fréquence quelque peu suspecte. Ses récentes expériences avec son amis de Montréal auraient-elles éveillé ses sens, lui donnant l'envie de s'ouvrir à de nouvelles expériences ?

Tu rêves, Laqk. Fous-toi une bonne paire de gifles et va prendre une douche froide.

Nikita: Son conjoint lui organise un souper demain soir pour son anniversaire. C'est la date qui convient le mieux pour tout le monde. Par contre, ça adonne mal pour moi, il se peut que je doive finir assez tard.

Ou alors cela fait-il mon affaire ?

J'aurais assez d'influence et d'autonomie à mon travail pour me libérer demain soir si j'y tenais vraiment.

On dirait que je cherche une bonne excuse pour ne plus la revoir. Le contenu de son dernier courriel était un peu contrariant, j'en conviens, mais rien pour couper les ponts avec une amie. Et le plus étonnant, c'est que c'est vraiment ainsi que je la perçois maintenant, comme une amie. Je suis surpris moi-même de voir à quel point j'ai transcendé la passion que je ressentais pour elle l'an passé. Et je n'essais même pas de me convaincre moi-même, c'est bien réel. Alors pour une fois que je pourrais sans trop de problème continuer à entretenir une relation avec une femme pour laquelle j'ai ressentis de l'attirance par le passé, pourquoi est-ce que je semble chercher volontairement à saborder cette amitié naissante, en me lançant sur la plus insignifiante excuse ?

Bon Dieu que je suis compliqué. Autant que Consoeur finalement, sinon plus. Peut-être est-ce pourquoi je ressens une telle fascination presque obsessive pour elle. Allez savoir.

Un point en ma faveur: pour quelqu'un qui aime comprendre, fouiller, creuser, explorer les tortueux méandres de l'esprit humain, je ne dois vraiment pas être une personne avec qui on s'ennuie...


[jour précédent] [retour] [jour suivant]