19 novembre 2001

Moi qui me plains toujours de m'ennuyer, je vais être servi cette semaine. En plus de la surcharge de travail que j'ai au bureau pour les deux prochaines semaines, mon plus gros client m'a appelé aujourd'hui pour un projet important dans leur boîte. En ce moment, je suis en train d'installer une nouvelle machine pour eux. Je ne peux me permettre d'écrire ici qu'en profitant des temps morts durant cette installation. Il est presque une heure du matin, je n'ai pas encore fini, et je dois être à leurs bureaux aux premières heures demain pour livrer la machine, qui s'adonne à être celle du grand patron.

De plus, je risque fort d'être occupé plusieurs soirs cette semaine à mon travail, et je dois faire une sortie demain midi pour l'ordinateur de Lolita, chez qui je suis retourné hier soir, et où je risque fort de retourner encore cette semaine. Décidément, je ne l'aurai jamais autant vue...

Elle a d'ailleurs finalement avoué que ce n'était peut-être pas tout à fait correct de sa part d'essayer d'organiser notre soirée, à Copine et à moi, un soir de semaine (elle voulait faire ça jeudi), parce qu'elle serait la seule à ne pouvoir y assister si cela avait lieu en fin de semaine, car elle sera à Montréal. C'était d'ailleurs la principale raison pour laquelle je n'étais pas chaud à l'idée de cette soirée.

Lolita voulait faire ça jeudi soir car c'était la seule soirée où elle était disponible, mais le principal intéressé, lui, ne l'était pas. Pas fort fort comme affaire...

Enfin, les plans ont changé. La soirée de jeudi sera un simple souper en ville, auquel j'essaierai d'assister si je trouve le temps. Mais au pire, même si je suis absent, ils fêteront surtout Copine. Quand à moi, j'essaierai de recevoir tout le groupe, sauf Lolita, samedi soir prochain. Si je réussis à avoir au moins une bonne nuit de sommeil vendredi, je serai sans doute assez en forme pour faire le ménage et tout préparer samedi.

Le pire, c'est que ce putain de mois de novembre me rentre vraiment dans le corps cette année et me draine de toute mon énergie. Mais ça devrait aller quand même. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on a quarante ans.

Quarante ans...

J'aurai quarante ans dimanche prochain.

C'est drôle, j'aurais cru que l'imminence de la date fatidique m'affecterait davantage. Mais c'est plutôt le contraire qui se produit. Cet âge que j'ai tant craint est si près maintenant qu'il ne m'affecte plus particulièrement. Pire, je me sens presque soulagé que cet instant soit bientôt derrière moi.

Finalement, je n'aurai eu aucune relation sexuelle complète durant ma trentaine. Difficile d'avouer ça publiquement sans se sentir directement atteint dans sa masculinité. Mais je n'en suis pas à une confidence près ici...

Pour sauter du coq à l'âne, j'ai dû passer au bureau hier soir avant d'aller chez Lolita pour prendre certaines pièces dont j'avais besoin et faire certains tests. Quelle ne fut pas ma surprise de voir la voiture de Consoeur dans le stationnement. Petite vérification sur les logs des serveurs (pratique d'être administrateur du réseau...) et j'ai constaté qu'elle avait également travaillé tout l'après-midi. En passant devant l'humidificateur, j'ai constaté que les bidons étaient vides, et je n'ai pu résister à la tentation d'aller les remplir au laboratoire.

La radio jouait à tue-tête dans le local de Consoeur, mais elle n'y était pas. Elle devait travailler dans l'autre labo.

C'était peut-être aussi bien ainsi.

Comme le hasard fait drôlement les choses, alors que je revenais à pied de chez mon client ce midi, je vois la voiture de Consoeur passer juste devant moi sur une rue perpendiculaire à celle que j'arpentais. Elle ne m'a sans doute pas vu, mais moi j'ai bien vu la personne assise sur le siège du passager: l'amant présumé.

S'en allaient-ils s'offrir une petite vite du midi ?

Non... Elle ne s'engageait pas sur le chemin qu'elle emprunte pour se rendre chez elle, ni chez lui d'ailleurs. Plus simplement, ils se dirigeaient vers un petit resto pour s'offrir un dîner intime, loin des regards indiscrets... comme les miens.

Avais-je déjà mentionné, à propos de l'amant présumé, que c'était la deuxième fois depuis que nous travaillons ensemble qu'il me "volait" une femme sur laquelle j'avais jeté mon dévolu ? C'est à se demander comment il se fait que je ne lui en tient pas davantage rancune et que j'entretiens toujours des relations très cordiales avec lui.


[jour précédent] [retour] [jour suivant]