4 septembre 2001
Alors que je marchais en fin de journée dans le court sentier qui relie l'édifice où je travaille à mon aire de stationnement, je regardais ces étranges plantes dont je trouve quelques fois les graines accrochées à mon bas de pantalon. Vous devinerez qu'il s'agit d'une plante qui utilise depuis des temps immémoriaux ce mode de dissémination pour assurer sa survie. Avant les humains à pantalon, il y avait les animaux à fourrure qui, marchant dans les champs et les sous-bois, recueillaient quelques passagers clandestins, et s'en débarrassaient plus loin en faisant leur toilette, assurant ainsi malgré eux la dispersion des graines.
Mais bien sûr, pour que ces plantes aient développé cette méthode de dissémination des graines, il devait bien entendu déjà exister des animaux à fourrure d'une taille suffisante pour que les graines puissent s'y accrocher. Hors, il est généralement admis aujourd'hui que les plus gros mammifères qui existaient à l'époque de la disparition des dinosaures, soit il y a 65 millions d'années de cela, ne dépassaient pas la taille d'une musaraigne.
Ce qui veut dire que ce type de plante ne peut exister sur cette terre que depuis 65 millions d'années.
À ma grande surprise, l'amant présumé s'est joint à nous ce midi pour le dîner. J'en ai donc conclu que Consoeur était en vacance, puisque ce n'est que quand elle est absente qu'il nous gratifie de sa présence.
Et pourtant non. En partant du bureau ce soir, sa voiture (à elle) était bien là dans le stationnement.
Que se passe-t-il donc ?
Bon. Encore mon imagination qui s'emballe. Voilà que je me fais plein de scénarios sur la base d'un seul et unique événement isolé. C'est peut-être comme ça qu'on fabrique des premières pages de journaux à potin, mais pour ce qui est de la recherche de la vérité, on repassera...
Et puis qu'est-ce que j'en ai à foutre de Consoeur ? Je n'ai pas pensé à elle une seule fois pendant deux semaines et j'étais bien. Très bien même. Il y a une leçon à tirer de ça.