10 septembre 2001

Bon. Frustré ce matin.

Je n'avais pas l'intention d'en parler ici, puisque je me disais que cette frustration étant causée par un évènement somme toute plutôt banal, ça finirait par me passer.

Et bien non, ça ne passe pas.

Alors je m'épanche ici. Advienne que pourra.

Lorsque j'ai appelé Nikita hier midi pour lui demander le numéro de téléphone de CaroLargo, je l'ai senti quelque peu sèche à mon endroit. Tout à fait normal d'ailleurs, je la dérangeais en plein milieu de son dîner qui était en train de refroidir. Je lui ai envoyé un petit courriel hier soir pour la remercier et aussi pour lui demander si je n'avais pas dit ou fait quelque chose qui aurait pu l'offenser.

Elle m'a répondu ce matin. De toute évidence, c'est mon courriel d'hier soir qui l'a offensée. Sans entrer dans les détails et pour faire une histoire courte, elle s'est dite "agacée" par mon insécurité face à son amitié pour moi.

Étrange quand même que, même lorsque je ne ressens aucune insécurité envers une amitié, c'est ce que j'exprime malgré tout.

Vous devinez sans doute comment je me sens en ce moment. C'est le même pattern qui se répète depuis des lunes. Pas foutu d'avoir une simple relation sans complication avec qui que se soit. Même avec Alegria l'autre soir au téléphone, j'ai senti à quelques reprises que je tenais des propos qui l'agaçaient. Je sais qu'elle m'apprécie beaucoup et qu'elle a déjà probablement tout oublié de cela. Mais ma peur n'est pas rationnelle, ma peur de blesser ceux que j'aime. Et je sais aussi à quel point cette insécurité constante face à mes relations doit finir par devenir exaspérante et lourde à porter pour mes amis. Ils doivent en avoir marre de toujours, continuellement, se sentir obligés de me prouver leur amour et leur attachement.

Et moi, je continue à douter. Pas d'eux, mais de moi. Je continue à avoir peur de la prochaine fois où je ferai ou dirai quelque chose de blessant. Alors je ressens encore une fois cette envie de couper les ponts, pour éviter l'inévitable. C'est ce que j'ai fait il y a dix ans.

Mais plus maintenant. Je ne veux plus tourner le dos à mes amis. Je ne veux plus fuir ma peur.

Nikita s'est dite offensée que j'aie douter de sa sincérité. Elle me dit que si un jour je dis ou fait quoi que ce soit qui l'indispose, je serai le premier à la savoir. Et je ne devrais avoir aucune difficulté à la croire, Nikita étant une femme très franche et directe. Et c'est ce que j'aime chez elle. Maintenant, ma peur est qu'elle ne se sente plus libre de dire ce qu'elle pense, d'exprimer ce qu'elle ressent quand elle le ressent, et que mon amitié commence pour cette raison à représenter un fardeau pour elle. Ça ne serait pas la première fois que ça arriverait à quelqu'un que j'estime. J'ai déjà perdu l'amitié d'une de mes lectrices pour ça. Et celle de nombreux amis par le passé. Et plus ça arrive, plus j'ai peur; et plus j'ai peur, plus ça arrive...

Et devant ce cercle vicieux, je me vois obligé d'admettre mon impuissance. Je ne sais tout simplement pas comment le briser.

Et ça, ça me frustre, ce sentiment d'impuissance, cette incapacité à pouvoir régler ce problème qui m'empoisonne l'existence depuis des décennies.

Combien de temps serai-je encore condamné à ne pouvoir offrir à ceux que j'aime que ce cadeau empoisonné qu'est mon amitié ?


J'ai fait un rêve excessivement étrange cette nuit.

Je vais faire de mon mieux pour lui rendre justice.

Vous allez me prendre comme un fou, si ce n'est déjà fait.

Ce rêve commence comme un rêve très ordinaire. Je suis un personnage quelconque dans un décor quelconque. Tout cela est sans importance.

Puis, tout à coup, je me retrouve sur une passerelle de bois qui surplombe des dunes de sable. Il fait nuit, et la passerelle est bordée d'arbustes suffisamment haut pour bloquer ma vue de tout sauf ce qui se trouve directement devant moi.

Je marche sur cette passerelle, j'entend le bruit de mes pas sur les lattes de bois, je m'avance lentement vers des lumières que je peux voir au loin.

Et c'est alors que ça arrive.

Je me réveille.

Mais je suis toujours au même endroit.

En fait, je rêve encore, mais je sais parfaitement que je rêve, que je suis dans un état de conscience altéré, que dans la réalité je me trouve dans mon lit, dans ma chambre, dans ma petite maison sur le bord de mon lac. Mais je suis également ici.

Mais où est ici ?

J'émerge du sentier pour mettre les pieds sur le pavage d'une rue. De l'autre côté de cette rue, éclairée par une série de lampadaires, se trouve des maisons plus ou moins luxueuses. La lumière provenant des fenêtres de certaines d'entre elles révèle des décors divers, tantôt sobre, tantôt plus élaborés. De l'autre côté de la rue, du côté d'où j'arrive, il n'y a qu'une longue série de dunes de sables couvertes de hautes herbes ou d'arbustes.

Il m'est difficile de décrire comment je me sentais à ce moment là. Je me trouvais dans un endroit totalement inconnu, sans que cela me cause la moindre angoisse car, parfaitement conscient qu'il s'agissait d'un rêve, je savais que dès mon réveil je me retrouverais immédiatement dans l'environnement familier de ma chambre à coucher.

Je me disais alors qu'il ne fallait absolument pas que je me réveille, ou alors que je retarde le plus possible le moment de cet éveil, afin de pouvoir explorer au maximum l'étrange endroit dans lequel je me trouvais.

Vers ma gauche, la rue se prolongeait indéfiniment dans la nuit. À ma droite, le ciel semblait illuminé par un éclairage urbain, et d'imperceptibles bruits de ville traversaient le silence de la nuit pour parvenir à mes oreilles. Je me mis donc à marcher dans cette direction.

Plus le temps passait, plus je me rendais compte que quelque chose n'allait pas. Tout ce qui m'entourait semblait si réel, si impitoyablement concret. Me penchant pour regarder le pavage sur lequel je marchais, je pouvais voir avec une précision parfaite chaque détail de la texture de l'asphalte, révélée par le faible éclairage des lampadaires. Les maisons, quand à elles, étaient tout aussi réelles. Les formes, les couleurs, les détails des textures des différents revêtements extérieurs, les types d'aménagement paysager... Tout cela semblait si réel, trop réel. Jusqu'aux étoiles dans le ciel nocturne qui étaient toutes à leur place. Je reconnaissais aisément et sans la moindre hésitation les constellations de l'hémisphère boréal.

C'est alors qu'un étrange sentiment naquit en moi, un mélange d'angoisse et de fascination absolue. J'étais toujours parfaitement conscient que je rêvais, et je me suis donc dit que, ou bien mon cerveau générait à une vitesse prodigieuse, en temps réel, une quantité infinie de détails visuels et sonores sur un environnement que mon imagination fabriquait au fur et à mesure que je l'explorais, ou bien ce lieu, cet endroit dans lequel j'évoluais depuis un bon bout de temps déjà était bien réel, il existait réellement, quelque part sur terre, dans un autre lieu, une autre époque, une autre dimension peut-être...

Cette expérience devenait de plus en plus fascinante, et j'étais de plus en plus convaincu que l'endroit où je me trouvais était bien réel. Pour me convaincre davantage de cela, rien de ce qui se produit habituellement dans un rêve n'avait lieu. Aucun changement de lieu , d'heure ou de décor impromptu, aucune tranche de temps escamotée. Tout ce qui m'entourait dégageait totalement et indéfectiblement l'odeur de la réalité.

Je marchais depuis une bonne demi-heure le long de cette rue. Quelques voitures me dépassaient à l'occasion. Je commençais à croiser quelques intersections. Autre détail qui me persuadait encore davantage de la réalité de ce qui m'entourait: je pouvais aisément lire le nom des rues sur les panonceaux surmontant les poteaux plantés aux coins de ces intersections. Rue de ci, avenue de ça. Ces noms n'ont malheureusement pas survécus dans ma mémoire. Mais je me rappelle très bien que je pouvais les lire aisément, et que je lisais exactement les mêmes noms lorsque j'en détournais mon attention pour y revenir plus tard. Dans aucun de mes rêves par le passé je n'ai réussi à lire à la perfection les textes qui s'offraient à ma vue.

Au fur et à mesure que je marchais, le décor changeait autour de moi, il devenait de moins en moins résidentiel et de plus en plus industriel. Des terrains vagues, des champs, des entrepôts, de petites usines. Et toujours ces détails si précis, si parfaits, que je ne croyais tout simplement pas pouvoir les imaginer en si grand nombre et en temps réel. Même ces lettres écrites sur une cheminée d'usine, avec une vieille peinture écaillée qui laissaient transparaître la couleur de la couche précédente. Je me rappelle qu'à ce moment je faisais très attention de marcher complètement en dehors de la chaussée, car je me disais que si cet endroit existait réellement, et que je ne pouvais pas y être physiquement puisque j'étais couché dans mon lit en train de dormir, alors j'étais peut-être invisible aux yeux des automobilistes qui conduisaient ces voitures qui me dépassaient à des vitesses parfois inquiétantes. Bien sûr, je me disais aussi que si je n'étais pas physiquement là, alors il était peu probable que ces voitures puissent me faire le moindre mal, mais en toute honnêteté, j'aimais mieux ne pas tenter l'expérience...

Après une heure environ j'arrivai sur ce qui semblait être la rue principale d'une petite ville. De la vie, des commerces, des gens qui marchaient un peu partout, des petits groupes qui discutaient et riaient, des jeunes pour la plupart, partageant la rue avec la circulation automobile. Bref, une rue animée de n'importe quelle petite ville, un soir de fin de semaine. Probablement un vendredi ou un samedi soir.

Je fis donc mon premier test d'existence, et commençai à me mêler à cette foule. Je constatai très vite qu'au yeux de ces gens, j'étais parfaitement réel et bien visible. Ils me considéraient comme n'importe quel autre piéton, baissant les yeux en me croisant, évitant d'entrer en collision avec moi. Je fus d'ailleurs soulagé de constater que je passais totalement inaperçu.

J'explorai un peu le quartier, bifurquant à l'occasion dans des rues perpendiculaires, examinant les édifices et l'architecture locale, en prenant cependant bien soin de prendre note de chacun de mes mouvements et des noms de rues afin de toujours pouvoir revenir sur l'artère principale. La dernière chose que je voulais faire était bien de me perdre dans cette ville totalement étrangère. J'étais rassuré par le fait que je savais exactement quel chemin prendre pour retrouver la passerelle de bois sur la dune où toute cette aventure avait commencé.

Il était maintenant temps pour moi de pousser l'expérience un peu plus loin. D'accord, j'étais visible, et d'apparence normale. Mais étais-je solide ?

Je m'approchai de la porte d'un fast-food duquel je voyais entrer et sortir de nombreux jeunes. J'approchai ma main de la poignée... je la sentis, bien réelle, sous mes doigts. Je poussai, et la porte s'ouvrit...

Des regards plus ou moins indifférents se tournèrent vers moi à mon entrée dans le restaurant. Aux caisses, plusieurs personnes faisaient la file. Je pensai alors regarder le menu affiché sur de grand panneaux lumineux au dessus du comptoir (fast-food style) afin de me donner au moins une idée du pays où je me trouvais. Mais alors que j'observais les gens dans la file devant une des caisses, une jeune fille attira mon attention. Une impression de déjà vu, une impression de familiarité, quelque chose qui me murmurait à l'oreille que je l'avais déjà vu quelque part. À ce moment nos regards se croisèrent, ce qui me mit mal à l'aise. C'était la première fois que j'interagissais directement avec quelqu'un de cet étrange environnement. Je détournai les yeux, mais non sans avoir eu le temps de discerner un sourire s'esquisser sur son visage.

Je me risquai à poser à nouveau mon regard sur elle, et je réalisai alors quelque chose que je n'osais pas croire. Dans son regard, je vis bien qu'elle ressentait en me regardant la même impression de déjà vu, la même sensation de familiarité. Aussi incroyable que cela puisse paraître, en plein rêve éveillé, dans une ville totalement étrangère et inconnue dont je n'étais même pas sûr de l'existence réelle et où j'étais certain de ne pas pouvoir me trouver en chair et en os, je venais de croiser une femme que j'avais déjà rencontré par le passé.

Cette situation me mettait définitivement mal à l'aise et je quittai le restaurant en vitesse. Je me dis alors que tout cela avait peut-être assez duré et qu'il serait bien que je commence à penser à me réveiller.

Mais je sursautai presque lorsque je sentis, venant de derrière moi, une main féminine se glisser dans la mienne...

Je me retournai: c'était la jeune fille dont j'avais croisé le regard. Elle m'avait suivi hors du restaurant, elle me souriait.

Elle me tenait toujours par la main, et moi j'étais complètement figé. Je savais que je rêvais, je savais que je ne pouvais être physiquement à cet endroit. Et pourtant, je sentais parfaitement dans cette main qui ne pouvait être la mienne la chaleur de la sienne, la douceur de sa peau.

Je me détendis un peu lorsque je réalisai, au fil de la timide conversation qui s'entama entre nous, qu'elle ne me connaissait pas plus que je la connaissais, qu'elle aussi avait simplement ressentit cette vague sensation de familiarité, que je lui avais plu, et que, la boisson aidant et risquant le tout pour le tout, elle avait décidé de ne pas laisser passer cette occasion et de risquer cette approche pour le moins audacieuse.

Nous allâmes nous asseoir sur un banc pour continuer cette conversation et je me dis alors que je pourrais profiter de l'occasion pour essayer de savoir où diable je pouvais bien me trouver. Elle semblait de plus en plus intriguée par la gymnastique verbale dont j'usais pour essayer de lui faire dire le nom de la ville où nous nous trouvions, sans pour autant lui donner l'impression que je l'ignorais. Finalement, voyant que cela ne menait nulle part, j'inventai une excuse absurde dont je ne me souviens plus et lui demandai carrément le nom de la ville.

Elle me regarda, perplexe. Sa main serrait moins fort la mienne.

- Ben voyons, dit-elle finalement, nous sommes à Boglier !

(ou Bauglier, ou Beauglier, je ne saurais dire)

Elle parlait avec un accent québécois, et je me risquai donc à conclure que cette ville se trouvait quelque part au Québec.

- Boglier, dis-je, c'est bien en Estrie ça, n'est-ce pas ?

Elle me regarda avec stupéfaction.

- Tu me niaises là, n'est-ce pas ? Lança-t-elle finalement après un longue pause.

Devant mon silence et mon air déconfit, elle ne put qu'en venir à la conclusion que non, je ne la niaisais pas. J'étais très sérieux...

- Essais-tu de me faire croire que tu ne sais même pas dans quel pays nous sommes ? Ce n'est pas le Québec ici ! C'est la France !

La France ! Bordel de merde ! Mais qu'est-ce que je fous ici moi ! C'est un peu loin non ? Même pour un voyage astral...

Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle me tenait toujours par la main, semblant refuser de croire que sa témérité et son audace l'avait amené à aborder une espèce de mutant complètement débile.

Je pris finalement la parole:

- En France ? Mais tu n'as pas l'accent français pourtant !

- Ben non, et toi non plus d'ailleurs ! me répondit-elle. Il y a des québécoises en France tu sais !

Cette étrange expérience que j'étais en train de vivre devenait de plus en plus bizarre. Sachant que je pouvais me réveiller à tout instant, je pris le risque de tenter le tout pour le tout, me disant que si elle me tenait encore par la main après ça, elle était peut-être capable d'entendre toute l'histoire. Et peut-être pourrait-elle m'en apprendre le plus possible sur cet endroit avec lequel elle semblait totalement familière, contrairement à moi.

Je pris donc une grande respiration et me lançai:

- Bon. Écoutes-moi bien, et de grâce ne te sauve pas en hurlant et n'appelles pas la police. Tout ce que je vais te dire est tout à fait vrai et je ne suis pas un schizophrène échappé d'une institution psychiatrique. Je m'appelle Laqk, j'habite au Québec. En ce moment même, je suis étendu dans mon lit, profondément endormi et je fais un rêve conscient, ou un voyage astral, appelles-ça comme tu veux. Avant que tu me dises le nom de cette ville j'ignorais totalement même dans quel pays je me trouvais, et en ce moment je ne suis même pas convaincu que tout cela est réel et même que tu existes réellement. Tout ce que je sais, c'est que je vais faire tout en mon pouvoir pour me souvenir du nom de cette ville lorsque je me réveillerai et que je ferai des recherches sur l'Internet ou sur toute autre source pour en avoir le coeur net. Maintenant voilà le plus dur à gober: je ne suis pas réel, je ne suis pas ici en chair et en os. Mon corps est bel et bien endormi quelque part de l'autre côté de l'océan, et la main que tu tiens dans la tienne n'est pas faite de matière, ce n'est qu'une illusion, une sorte de corps éthérique. J'ignore encore combien de temps il nous reste ensemble, mais tout ce que je sais c'est que dès que je me réveillerai, ce corps que tu vois et que tu touches, dont tu sens la chaleur et qui te semble si réel s'évanouira dans le néant et que tu te retrouveras seule sur ce banc de parc.

Inutile de préciser que lorsque j'eu fini de parler, elle était complètement bouche bée.

Cette fois c'était clair, je le voyais dans ses yeux. Elle me regardait maintenant définitivement comme un mutant complètement débile.

Je sentis sa main se retirer de la mienne, et je lus autre chose dans son regard: la terreur. Quelque chose se passait, et je sentis en moi une sensation, une sorte d'impression de fuite. Malgré moi je fermai les yeux.

J'étais dans mon lit. Je m'étais réveillé.

En fait, je n'ai même pas eu l'impression de m'être réveillé. J'avais l'impression d'être éveillé depuis plusieurs heures, et d'avoir simplement sauté d'un continent à un autre en moins d'une seconde.

J'ouvris les yeux, pour me retrouver dans l'environnement familier de ma chambre à coucher, baignée dans la pénombre. Par la fenêtre ouverte, j'entendis la complainte familière du huard, et son écho raisonnant dans les montagnes.

Déjà, les souvenirs du rêve que je venais de faire, pourtant si clairs et précis il y a quelques secondes à peine, commençaient à s'effacer.

"Boglier, Boglier, Boglier, Boglier..." Je me répétai ce mot des dizaines et des dizaines de fois dans ma tête, refusant de l'oublier. S'il ne me restait qu'un seul souvenir de cette fantastique expérience, ce serait celui-là.

Voilà. Je viens de vous raconter avec tous les détails dont j'ai pu me souvenir le récit du plus étrange rêve que j'ai jamais fait de toute ma vie.

Et je n'ai pas encore recherché le mot "Boglier" sur l'Internet.


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