6 août 2002

J'ai finalement confronté (enfin, "confronté" est un bien grand mot) ma nouvelle collègue aujourd'hui. Il semblerait qu'elle était aussi fâchée contre moi que je l'étais contre elle. Elle n'a lu qu'hier les deux courriels que je lui avais écrit jeudi et vendredi.

Un examen sommaire des logs du système de courrier (dont je suis l'administrateur, ne l'oublions pas) a jeté la lumière sur ce mystère. Elle n'a consulté son courrier qu'une seule fois jeudi, et ce exactement quatre minutes avant que je lui envois mon message. Et elle n'a pas consulté son courrier vendredi, n'ayant pas travaillé sur son ordinateur de la journée.

Ainsi donc, tout s'explique.

N'empêche que vous conviendrez que la poisse s'acharne sur moi.

Une soirée gâchée pour quatre misérables petites minutes.

Mais je suis habitué à ce genre de malchance dans ma vie sentimentale. J'aurais des dizaines, pour ne pas dire des centaines d'anecdotes de ce genre à vous raconter, mettant toutes en vedette le même genre d'évènement si phénoménalement improbables qu'il est très difficile de croire qu'ils ne sont pas l'oeuvre d'une quelconque intelligence malveillante.

Peut-être que ça commence comme ça, la paranoïa.

Et vous savez le plus drôle ? J'ai rêvé à ma nouvelle collègue cette nuit.

Dans mon rêve, elle et quelques autres personnes avaient passé la nuit chez moi. Le lendemain matin, alors que j'étais déjà debout et en train de popotter dans la cuisine, elle est entrée dans la pièce, vêtue seulement d'une petite culotte et d'une courte chemise de soie non boutonnée, ce qui révélait partiellement sa ravissante poitrine. Je me rappelle à ce moment l'avoir trouvée délicieusement désirable, juste avant de me réveiller.

Bon. C'est bien beau tout ça, mais il va falloir qu'encore un fois, je regrimpe sur le cheval qui m'a crisser par terre fois après fois depuis quarante ans, et que je réitère mon invitation.

Comment je fais pour ne pas être encore complètement découragé et désillusionné après tant d'échecs accumulés depuis le début de ma vie d'adulte ? C'est simple: l'alternative est trop horrible.


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