20 avril 2002

Mais pourquoi diable ai-je si chaud ?

Je suis pourtant presque nu et la température dans ma maison est tout à fait normale (j'ai vérifié) et pourtant je transpire à grosses gouttes. Serait-ce un effet secondaire de toute l'énergie que j'ai dépensé aujourd'hui pour terminer le grand ménage de ma cuisine, salle à manger et salon ? Quoi qu'il en soit je suis plutôt fier de moi. Plus honte d'inviter des gens chez moi maintenant. Même si personne ne viendrait de toute façon.

Vous dites que je suis trop négatif ? J'ai fait le test bien sûr. Invité mon ami d'enfance et sa conjointe à venir prendre un petit verre chez moi. Ils avaient une bonne excuse bien sûr.

Ils ont toujours une bonne excuse. Je ne dois pas être assez intéressant pour compenser le dérangement de faire une petite demi-heure de route pour venir me voir un samedi soir.

Ne vous en faites pas pour moi. Je viens de regarder un film qui a brassé beaucoup d'émotions. Et mes émotions, elles sont comme une flaque d'eau sale. Si on les brasse trop, elle se trouble toujours de toutes sortes de pensées négatives et pessimistes. La force de l'habitude je suppose. Puisque ça fait des années que je vis toujours des émotions intenses conjointement avec souffrance et désillusion.

Pour me remonter le moral j'écoute le tout dernier album de B-Tribe, ce groupe que j'apprécie tant maintenant et que m'a fait découvrir Alegria, cette femme que j'aime beaucoup.

Trop.

Parce que trop d'années et de kilomètres nous séparent.

Quoi qu'il en soit, j'ai la ferme intention de continuer à trop l'aimer.


Et puis j'entend trop parler de mort. C'est pourtant le printemps ces temps-ci, le triomphe de la renaissance et de la vie.

On dit que la mort triomphe toujours.

Mais ce n'est qu'une illusion. Bien sûr, nous voyons tout autour de nous des gens disparaître. Et nous savons aussi qu'il est inévitable que ce sera notre tour à nous aussi un jour.

Mais n'y a-t-il pas toujours de plus en plus d'êtres humains sur cette terre ?

Lorsque quelqu'un meurt, il y a toujours quelqu'un d'autre pour prendre la relève.

Et même si une espèce entière s'éteint, d'autres apparaissent.

La vie est inarrêtable. Elle se répand partout, elle s'adapte à tout. Elle trouve toujours un moyen. Et même si la mort semble toujours gagner toutes les batailles, il n'en demeure pas moins qu'elle perdra la guerre.

Parce que peu importe la souffrance, la haine et les horreurs dont nos sommes témoins tous les jours de notre vie, le fait demeure qu'il y a toujours plus de naissances que de morts, plus de gens qui aiment que de gens qui haïssent.

Et toujours de plus en plus de matière vivante et de moins en moins de matière inerte, jusqu'à ce qu'un jour, dans des milliards d'années, inexorablement, toute la matière et l'énergie de l'Univers fassent partie d'un seul et unique immense être vivant, d'une conscience et d'un amour infini.

Et alors la mort n'existera plus.

Même la mort ne peut échapper à son destin.

Alors profites bien de tes petites victoires illusoires, salope, pendant que ça dure.

Parce que toi aussi, tu es condamnée.


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