5 février 2002
Il y a une grosse lézarde dans le pare-brise de ma voiture.
Lorsque je suis allé en Caroline du nord avec Copine et Lolita l'an passé, j'ai reçu un caillou dans le bas de mon pare-brise qui y a fait un petit éclat. La même chose m'était arrivé avec ma voiture précédente, et cet éclat est toujours resté tel quel, sans changement, même après dix ans. Je n'ai jamais cru bon de le faire réparer. Je pensais qu'il en serait de même avec cet éclat ci.
Mais ce ne fut pas le cas.
Il y a trois semaines, il a commencé à s'agrandir, à se lézarder, à la fois vers la gauche et vers la droite. Chaque jour, je pouvais voir la cassure s'allonger davantage. Maintenant, mon pare-brise est complètement fendu sur toute sa largeur.
C'est seulement dans le bas du pare-brise par contre. Ça ne nuit pas à ma visibilité. La lézarde a la forme d'une femme nue couchée sur le côté. Très esthétique.
Mais bon. Le fait est qu'un tout petit éclat qui, à l'origine, aurait nécessité une petite réparation rapide et peu coûteuse est devenu, par négligence, un dommage qui nécessitera éventuellement le remplacement complet de mon pare-brise.
Vous allez peut-être trouver la comparaison tirée par les cheveux, mais j'ai l'impression que quelque chose de semblable est arrivé dans ma vie.
Il y a longtemps, très longtemps de cela, alors que j'étais un jeune enfant vif d'esprit, entouré d'amis, et parfaitement équilibré, quelque chose est arrivé. Sans doute quelque chose de mineur, mais qui a néanmoins brisé une toute petite chose en moi. À l'époque, j'étais sans doute trop jeune, pas assez lucide, pas assez expérimenté pour soupçonner les conséquences possibles de cet évènement anodin. Avec les années, les choses n'ont fait qu'empirer, imperceptiblement, centimètre par centimètre, la lézarde c'est agrandie, agrandie... jusqu'à traverser d'un bout à l'autre tout le domaine de ma vie relationnelle.
Et maintenant, à cause de ma procrastination, de ma négligence ou de mon ignorance, le pare-brise au complet est à remplacer, et ça va me coûter une beurrée.
Mais bon. Faut ce qui faut... Ça m'apprendra.