9 février 2002

Mon lectorat m'influence plus que je ne veux me l'avouer.

Voyons les choses en face: Si on ne voulait pas être lu, on ne publierait pas notre journal.

Je sais que j'ai perdu des lecteurs(trices) au fil des mois. Je sais aussi que je m'en suis fait d'autres. Mais les nouveaux ne me font pas oublier ceux que j'ai perdus.

C'est inévitable de perdre des lecteurs. Des lecteurs, c'est comme des amis. Ils vont et viennent dans nos vies. Certains ne font que passer, d'autres restent avec nous pour toujours.

Plusieurs diaristes mettent sur leur site une page de liens où ils donnent la liste plus ou moins exhaustive (qu'est-ce que je dis là moi ! une liste est exhaustive ou elle ne l'est pas !) des autres journaux qu'ils lisent eux-mêmes. Je figure sur la liste de quelques un(e)s de ces diaristes.

Il y a quelque temps, je suis allé par hasard consulter à nouveau une de ces listes et j'ai constaté que mon site n'y figurait plus. Et ça m'a dérangé, plus que je ne l'aurais souhaité. Quelques jours plus tard, je suis retourné voir sur la dite liste, et j'y étais réapparu. Le (la ?) diariste en question n'avait fait que réorganiser sa liste de liens.

Je réalise la pression que je met sur les épaules de mon lectorat en avouant publiquement que je peux me sentir blessé par les plus petites choses, par des gestes ou des mots souvent tout à fait anodins en apparence pour la majorité des gens. Ce n'est pas mon intention. Mon intention est d'être vrai, d'être authentique, le plus possible, tout simplement. Ici est le seul endroit où je peux me le permettre.

Je ne crois pas être plus fragile, plus vulnérable, plus facile à blesser que la plupart des gens. Je ne fais qu'avouer ma souffrance moins pudiquement.

Je vais vous révéler ce soir quelque chose d'extrêmement difficile à révéler à qui que ce soit, quelque chose que la très grande majorité des gens de révèleront jamais même aux personnes les plus précieuses à leurs yeux.

Je vais vous révéler mon point faible, la manière infaillible de me briser, de me détruire.

C'est très facile. Il vous suffit de me dire que je ne suis rien à vos yeux. Et de le penser.


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