14 février 2002

Semaine bipolaire s'il en est une.

D'abord semaine de merde. Je me lève lundi matin avec un mal de tête et un mal de dent qui me dureront plusieurs jours. Ensuite, la neige de mardi ralentit la circulation au point où je n'arrive chez moi qu'à 19h30, tout ça pour embourber mon véhicule dans le banc de neige laissé par le camion de déneigement de la municipalité (oui, il en était tombé tant que ça). Une demi-heure de pelletage plus tard, je peux enfin prendre mon souper.

Et puis ce matin, mon véhicule a refusé de démarrer à cause de la nuit très froide. Quelle humiliation. J'étais tellement furieux que je criais et frappais à coup de poing sur le banc à côté de moi. Je ne m'aime pas quand je suis comme ça. Pas du tout même. Je n'aime pas avouer que j'ai ce côté violent en moi, et encore moins l'avouer ici, dans ce journal. Mais ce journal, je l'écris pour me montrer tel que je suis, pour me regarder en face. Ignorer les aspects de moi que je n'aime pas ne règlera jamais rien. Jamais je ne frapperais sur qui que ce soit, mais ce genre de comportement me fait voir toute la frustration que je garde enfouie au fond de moi, probablement depuis des années.

Maintenant, je crois bien que j'ai un abcès dentaire. Je paie le prix de ma procrastination. Voilà un peu plus d'un an que j'ai un problème avec cette dent, et que je ne fais rien étant donné qu'elle ne me faisait pas mal. Donc, téléphone au dentiste demain, et vraisemblablement traitement de canal au début de la semaine prochaine. Réjouissante perspective. Sans compter le méchant trou que cela va faire dans mon portefeuille.

Et pour couronner le tout, je n'ai même pas pu jouer avec mon corps cette semaine...

Le côté positif de cette semaine maintenant ?

La collègue avec qui je m'entend si bien.

Nous avons beaucoup jasé. Nous avons dîné ensemble tous les jours. Nous nous entendons toujours aussi bien.

Il y avait longtemps, très longtemps, que je n'avais pas connu une femme qui semble réellement et sincèrement apprécier et rechercher ma compagnie. Chaque fois qu'elle me croise dans le couloir ou me voit en entrant dans une pièce, c'est ce même magnifique et large sourire qui se dessine sur son visage. Elle écoute tout ce que je dis avec attention et intérêt, elle me suit partout où je veux l'amener pour lui montrer quelque chose.

Et pourtant, malgré toutes les affinités que nous partageons ainsi que le désir que je ressens pour elle, je n'arrive pas à me voir dans une relation sérieuse avec elle. La peur de l'engagement, me direz-vous. Peut-être, mais je me rappelle qu'il y a trois ans, alors que ma relation avec Consoeur était presque aussi idyllique, et que j'envisageais sérieusement la possibilité d'entreprendre une relation amoureuse avec elle, cette éventualité ne me causait pas le moindre problème, la moindre hésitation ni réticence. Il était clair alors que Consoeur était ce qui se rapprochait le plus de ce que j'avais toujours rechercher chez une femme, et l'idée de m'engager avec elle sérieusement et exclusivement, loin de me déplaire, me remplissait au contraire d'un bien-être sans limite.

La seule chose à faire avec la collègue avec qui je m'entend si bien, c'est de vivre cette relation dans l'instant présent, un jour à la fois, et de voir où cela va nous mener.

N'empêche que je ne voudrais vraiment pas foutre la merde dans un couple pour un trip de cul.

Qui vivra verra.


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