26 février 2002

C'était inévitable.

Ça devait arriver.

Vous savez ce collègue dont j'ai déjà parlé et que j'ai déjà eu envie de décapiter ? Et bien il m'a poussé à bout aujourd'hui.

Voilà un an qu'il envenime lentement les relations de travail au bureau avec son caractère de chien, son manque de diplomatie, son rejet de l'autorité et ses continuelles récriminations contre les clients qu'il est supposé servir et contre lesquels il "bitche" dès qu'il a raccroché le téléphone. Et toujours ses éternelles remarques sarcastiques et pleines de sous-entendus qui ne sont rien de moins que des attaques personnelles à peine voilées, dès que quelqu'un dit ou fait quelque chose qui le froisse ou le contredit le moindrement.

Et ce n'est pas que moi qui ai des problèmes avec lui. Il ne se passe plus une semaine sans qu'il se "pogne" avec notre patron. Ça crée un stress chaque fois qu'on voit ce dernier aller à son bureau pour discuter du travail; on est toujours sur les dents, on a toujours peur que la chicane pogne.

Nous avions une réunion improvisée ce matin. Toute l'équipe était réunie. Nous discutions de quelque chose lorsque j'ai émis une opinion contraire à celle de la majorité, ce qui arrive très souvent et n'a jamais causé de problème par le passé. Nous sommes une équipe qui avons toujours su discuter calmement lorsque nous avions des divergences d'opinions.

Et voilà ti pas que ce collègue commence à me "blaster" ouvertement, à m'attaquer personnellement, tellement que je voyais les autres baisser les yeux et se sentir visiblement mal à l'aise. L'un d'eux a même essayer de calmer le con en lançant une petite blague pour détendre l'atmosphère mais rien n'y fit. Et plus ça allait, plus je bouillais en dedans.

Et finalement j'ai éclaté. J'ai perdu le contrôle. En fait non, car si j'avais vraiment perdu le contrôle il porterait de nombreuses blessures et ecchymoses en ce moment. Je suis resté suffisamment moi-même pour me contenter de lui cracher mon venin en plein visage. Cette fois il y en avait marre. Fini de toujours plier l'échine, fini de ménager les susceptibilités de Monsieur, fini de ménager mes autres collègues. l'ambiance était déjà pourrie de toute façon. Alors je lui ai gueulé par la tête tout ce que j'avais à lui dire et, après avoir lancer sur un mur la cassette que je tenais à la main, j'ai quitté le bureau en claquant la porte.

J'étais littéralement furieux, complètement enragé. Jamais en seize ans de carrière je n'ai rencontré quelqu'un avec qui je ne pouvais pas travailler.

Je suis monté en haut voir la collègue avec qui je m'entend si bien. Elle m'a offert une oreille attentive, malgré le fait que je me sois servi d'elle comme défouloir. L'organisatrice était là aussi. Nous avons discuté ensemble jusqu'à ce que je sois quelque peu calmé.

Je vous jure, c'est terriblement épuisant d'avoir un caractère sanguin comme le mien.

Lorsque je suis redescendu au bureau une heure plus tard, je me suis enfermé dans la salle des serveurs, où j'avais du travail à faire de toute façon. Le twit est venu me voir pour se confondre en excuses. Je dois avouer que ça me faisait un petit velours de le voir se débattre comme un poisson hors de l'eau pour essayer de réparer les pots cassés, mais même ses excuses dégageaient une certaine agressivité. Il est finalement ressorti de la pièce sans que je n'ais dit un seul mot.

Heureusement que dans l'après-midi j'avais rendez-vous chez mon dentiste. Il a commencé mon traitement de canal qui, je dois l'avouer, me paraissait plus agréable que d'avoir eu à passer l'après-midi au travail...

En ce moment je ressens une certaine douleur, causée surtout par les piqûres de seringue dans ma gencive et aussi par ma mâchoire qui est sensible d'avoir dû rester ouverte pendant une heure de temps. Mais bon. Dès que l'anesthésie s'est dissipée, la douleur qui était assez intense au début a commencé à diminuer. Demain matin il n'y paraîtra plus. Quand à ma dent, elle, elle ne me fait pas mal du tout. C'est le monde à l'envers.

L'organisatrice se plaignait l'autre jour du temps doux que nous connaissons depuis quelques semaines, et particulièrement aujourd'hui. Moi, je vois fondre la neige sur ma galerie et je jubile. C'est au moins ça de positif dans ma journée.


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