27 février 2002

La journée d'aujourd'hui n'a été guerre mieux que celle d'hier.

Toute la journée, je n'ai pas cessé d'espérer le moment où je pourrais venir me défouler ici. Et maintenant que je suis assis devant mon clavier, je n'ai tout simplement plus le goût d'écrire, plus le goût de revivre cette merde de la journée.

J'aurais eu tendance à croire que j'aurais ressenti un malaise à retourner travailler ce matin, et pourtant non, au contraire, je me sentais plutôt libéré, probablement du fait que pour la première fois depuis plusieurs mois je n'avais pas à faire semblant, à ménager la chèvre et le chou, à marcher sur des oeufs au nom de la sacro-sainte atmosphère de travail. J'en avais tout simplement marre de la porter à moi seul sur mes épaules.

Le con et moi ne nous sommes pas adressé la parole de la journée. C'était prévisible, et très bien ainsi.

Il m'a écrit un courriel à la fin de la journée dans lequel il me réitérait ses plus plates excuses. C'est tout à son honneur, mais si vous aviez pu lire ce qu'il y disait vous auriez constater à quel point ce pauvre mec est totalement à côté du problème, trop occupé qu'il est à se regarder le nombril. Je sais que je sursimplifie, mais l'essentiel de son texte se résumait à quelque chose comme "je sais que je t'ai blessé et je m'en excuse, mais ça ne serait pas arrivé si tu n'étais pas aussi susceptible".

Quelles excuses sincères et pleines de compassion...

Loin d'arranger les choses, ce courriel m'a enragé encore davantage. J'ai passé les dernières heures de la journée à ressasser dans ma tête tout ce que je voudrais lui cracher en plein visage, tout ce qu'il a pu nous faire subir à moi et à l'équipe, tout le dommage qu'il a fait à notre dynamique de groupe, à notre ambiance de travail. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il a sincèrement l'impression que c'est lui la victime, qu'il est un grand incompris sur lequel moi et mon patron nous acharnons sans raison.

Pauvre con. C'est vraiment un pauvre con pathétique.

Et puis vous savez pas la meilleure ? En arrivant chez moi ce soir, je trouve mon entrée complètement bloquée par un remblais de neige d'au moins trois mètres de profond et un mètre de haut ! À en juger par les traces dans la neige, l'un des contracteurs qui s'occupent du déneigement dans mon coin, en déneigeant les véhicules de mes voisins, a poussé toute la grosse neige mouillée et lourde devant mon entrée, comme s'il ne l'avait pas vu et qu'il pensait que c'était une devanture de maison ! Non mais, ça prend-tu le dernier des abrutis pour faire une chose pareille ! Inutile de vous dire que je suis allé de ce pas sonner chez mes voisins pour m'enquérir de l'identité du dit abruti, mais aucune des personnes présentes dans la maison n'étaient au courant (ils habitent à plusieurs dans cette maison). J'ai dû m'esquinter le dos pendant presque deux heures sur cette neige lourde qui avait commencé à geler avant de réussir à me frayer un chemin tout juste assez large pour faire entrer ma voiture.

Vous pouvez être certain que je vais interroger mes autres voisins dans les prochains jours pour retrouver ce crétin, et qu'il va m'entendre. C'est que si personne ne l'avertit, il serait assez con pour recommencer !

Comme vous le voyez, ça n'a pas été ma meilleure journée. C'est à se demander ce que j'ai pu faire pour que tant de monde en si peu de temps se donnent le mot pour me faire chier.

Heureusement que la collègue avec qui je m'entend si bien, elle, ne m'a pas fait chier du tout. Bien au contraire. Nous avons encore eu une longue conversation pleine de fou rires, de taquineries et de sous-entendus...

Et que dire de ce magnifique couché de soleil ? Quelque chose d'absolument extraordinaire, comme on en voit rarement. Pendant quelques minutes seulement, tout le ciel s'est enflammé, et c'est paré d'une belle couleur rose orange qui teintait aussi la neige autour de l'édifice. On se serait cru sur Mars ! C'était incroyable, mais ça n'a pas duré longtemps. La légère couche nuageuse qui était responsable de ce phénomène s'est vite dispersée, permettant au ciel de reprendre sa teinte bleu avec laquelle nous sommes plus familier.

Et puis pour finir, je dois dire que mes voisins ont vraiment très bon goût en matière de femmes. Les deux qui m'ont répondu ce soir étaient absolument délicieuses... J'espère seulement qu'elles seront encore dans le décor dans quelques mois, par les chaudes journées d'été où il sera sans doute possible de les voir en tenue beaucoup plus légère. :-)


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