3 janvier 2002
Je n'ai vu Consoeur qu'en fin de journée, au laboratoire. Elle est sortie de son local en évitant soigneusement mon regard. Alors qu'elle faisait de l'ordre dans quelques paperasses, je lui ai dit bonsoir. Seulement alors a-t-elle levé les yeux vers moi pour me rendre mes salutations. Puis elle est passé devant moi, et alors qu'elle s'éloignait je lui ai demandé:
- Puis-je te souhaiter la bonne année ?
Elle s'est alors retournée, et m'a lancé un petit "mais bien sûr", accompagné d'un sourire, en me tendant sa main. Nous nous sommes fait la bise. Bref échange de voeux, très formel, mais néanmoins sincère, une ou deux plaisanteries, et ce fut tout.
Je suis de plus en plus sidéré de constater à quel point cette femme et moi réagissons exactement de la même façon face aux relations interpersonnelles, et c'est sans doute ce qui me fascine tant chez elle.
En fait, elle a adopté exactement la même attitude que moi, présumant par mes agissements que je cherche à éviter sa compagnie, donc refusant de faire les premiers pas en toute circonstance, mais répondant néanmoins favorablement lorsque c'est moi qui les fait, mais sans jamais en conclure qu'une main tendue vers elle lors d'une occasion en impliquera une autre la fois suivante.
On ne vous fait pas rire ?
J'ai aussi vu l'organisatrice aujourd'hui. Bien que je le désirais, je n'ai quand même pas osé lui parler de France. Je sais qu'elles se sont vues, et que de toute évidence France n'avait pas l'envie ou le temps de me voir. Ma paranoïa m'inclinerait vers la première hypothèse, mais le gros bon sens m'inciterait plus tôt à pencher vers la seconde. Après tout, elle n'était ici que pour dix jours, et devait en ce court laps de temps rendre visite aux deux familles de son couple ainsi qu'aux nombreux amis qu'elle a laissé derrière elle en déménageant à San Francisco. Et, rendons-nous à l'évidence, France et moi n'avons jamais été à proprement parler des amis. Alors priorité oblige.
Voilà un point sur lequel je devrai travailler dans la prochaine année. Cesser de me sentir persécuté parce qu'une personne ne me donne pas toute l'attention que je réclame, ne me met pas en tête de sa liste de priorité. Après tout, France m'a invité à maintes reprises à venir lui rendre visite depuis son déménagement, et jusqu'à date j'ai toujours décliné son invitation. Alors elle aurait bien plus de raisons que moi de se sentir négligée.
N'empêche que j'ai bien hâte de voir les photos de son dernier voyage :-)