17 janvier 2002

Il se passe beaucoup de choses dans ma tête et dans mon coeur depuis plusieurs jours. Une lutte à finir avec l'angoisse, omniprésente, qui veut ma peau. Et moi, je me livre à des gymnastiques intellectuelles incroyables pour la tenir en échec. Les psychologues diraient que je rationalise. Peut-être, mais en ce moment, c'est la seule chose qui me garde en vie, qui tient ma santé mentale en un morceau.

Je crois que si je pouvais me débarrasser de cette angoisse, je règlerais quatre-vingt-dix pour cent de mon problème.

Mes échanges de cette semaine avec la collègue avec qui je m'entend si bien sont tombés à point. À la fin de la journée je me sentais plus léger, plus serein. Lorsque je suis avec elle, je redécouvre ce que je recherche d'une relation humaine, je recommence à croire que c'est possible, que ça existe, et pas seulement pour les autres. La peur de ne jamais trouver quelqu'un avec qui partager ce genre de relation est la pire angoisse de ma vie.

C'est vrai ce qu'on dit depuis l'aube des temps. Une vie sans amour est une absurdité.

Alegria me fait cet effet aussi. C'est tellement bon de se sentir simplement aimé, apprécié, sans avoir à être autre chose que ce qu'on est, sans avoir à porter de masque ou à faire semblant d'être quelqu'un d'autre, d'être plus noble, plus parfait. Si on habitait près l'un de l'autre, je nous imaginerais tellement arriver chez l'autre à l'improviste, certains soirs, simplement pour papoter à la lumières des chandelles, en sirotant une bonne tasse de thé ou de crème irlandaise.

Quand j'étais encore aux études, c'est ainsi que j'imaginais ma vie future. Entouré de bons amis, deux ou trois messages sur mon répondeur à chaque soir, occupé à chaque fin de semaine, toujours quelque chose de planifié, que ce soit un souper, une sortie entre amis, une fin de semaine de camping sauvage ou de randonnée pédestre, ou tout simplement quelques après-midis à nous faire bronzer nus à la plage d'Oka, ou au chalet de l'un ou l'autre d'entre nous, à profiter de la farniente, à jouir de la vie, simplement...

Cela devrait faire quinze ans que je vis ce genre de vie. Mais j'ai raté une sortie quelque part. Et maintenant je suis pris au piège dans une situation où je dois non seulement retrouvé mon chemin, mais où je n'ai même plus une conception très claire de ce que je recherche de la vie. Tout ce que je sais, c'est que je déteste la vie que je vis en ce moment, et qu'il en a été ainsi pendant presque deux décennies. Et j'ai terriblement peur d'être à jamais pris au piège de cette vie, de ne plus jamais pourvoir m'en sortir, pouvoir y échapper, autrement qu'en y mettant fin. Et cette dernière solution n'est définitivement pas une option. Ça, au moins, c'est clair dans ma tête, dans mon coeur et dans la moindre fibre de mon être.

J'ai besoin d'une alternative.


[jour précédent] [retour] [jour suivant]