2 juin 2002

Dire qu'il y a deux jours à peine je dansais nu sous la pluie. Et cette nuit la météo annonce une possibilité de NEIGE !!! dans la région du Saguenay. C'est vraiment un maudit pays de cul ici. Ça ferait longtemps que je l'aurais quitté s'il n'était pas si beau...

En tout cas, si je vois un seul putain de flocon ici, je ne répond plus de rien.

Je me demande pourquoi je ne déprime pas ces temps-ci. Est-ce vraiment parce que je vais mieux, parce que j'ai évolué, parce que j'ai appris et compris beaucoup de choses sur moi-même, ou est-ce plutôt parce que je m'occupe tellement l'esprit avec toutes sortes de choses que je n'ai tout simplement plus le temps de sombrer dans les idées noires ?

Je réalise que dans ma tête, j'ai associé Copine aux mots Impuissance, Échec, Résignation. Et c'est dommage, parce qu'elle ne le mérite pas.

Si je veux faire du camping et du plein air cet été, je réalise que Copine est la seule personne qui sera disponible pour moi. Comme l'an passé, et l'autre année avant ça. Je suis incapable de sortir de ce pattern, incapable de rencontrer une autre femme avec qui partager ces activités. En fait, je me sens prisonnier de Copine, obligé de me contenter d'elle. D'ailleurs, le choix du mot "contenter" n'est pas un hasard. Au début de notre relation, je ne sentais jamais que je me "contentais" d'elle, au contraire. Copine et moi étions toujours sur la même longueur d'onde en ce qui a trait à toutes les activités de plein air. Elle est une des rares personnes avec qui je peux passer des jours, voir des semaines, sans que la moindre tension, la moindre friction ne se développe entre nous, et ce malgré la fatigue, l'épuisement, les mouches, la saleté et autres conditions accompagnant généralement nos activités, et qui sont propices au développement d'une certaine impatience.

Non, la seule chose qui a changé maintenant, c'est qu'autrefois je choisissais d'être avec elle, et que maintenant je me sens obligé d'être avec elle, parce que je n'ai pas d'autre choix.

Et vous me connaissez. Il suffit de m'obliger à faire quelque chose, même quelque chose que j'aime, pour que je résiste et me rebiffe aussitôt.

Et puis ma relation avec Copine n'est pas ce que je désire. De son côté, elle semble avoir renoncé à l'amour, et accepter le fait qu'elle ne vivra plus jamais de relation amoureuse du reste de sa vie. Alors pour elle, finir ses jours avec un bon ami avec qui elle s'entend à merveille et avec qui elle pourrait réaliser tous ses rêves de voyages et d'activités de plein air lui parait tout à fait acceptable, et probablement même hautement désirable.

Mais pas moi.


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