30 juin 2002

Je voulais écrire hier soir. Vraiment. Mais j'étais encore affligé d'une de ces saletés de mal de tête dont moi seul ai le secret. Ça faisait longtemps pourtant. Je me suis aperçu il y a quelques semaines que j'avais l'habitude de crisper les muscles de mon visages et de mes yeux lorsque je travaille devant mon ordinateur. Depuis, je me disciplinais à me relaxer, à relâcher mes muscles. Et depuis, plus de maux de tête. Jusqu'à hier. Enfin, c'est une bonne amélioration quand même.

Et puis il y a quelque chose dont je vais parler ici pour sortir ça de mon système et après ça ira mieux. Vous vous souvenez que j'ai déjà parlé de deux imbéciles au bureau qui se battent devant leur ordre professionnel et qui m'ont traîné de force dans leur histoire parce que je suis responsable du système de courrier où je travaille ? Depuis la visite du syndic, je pensais ne plus entendre parler de ça. Et bien figurez-vous donc que cette semaine j'ai reçu un téléphone d'un avocat, et que je suis convoqué à témoigner pour l'audience de leur cause qui aura lieu au mois d'août. Quand j'ai su ça, ça m'a mit complètement fou de rage. Ça fait plus d'un an qu'ils m'écoeurent avec cette histoire dans laquelle je n'ai absolument rien à voir. Sauf que je vais malgré tout devoir être disponible pendant cinq jours au mois d'août, ce qui veux dire canceller quelque projet de voyage ou de vacance que ce soit, à cause de ces enfants de chiennes de salauds. Je vous jure que même en ce moment, quatre jours après avoir reçu la mauvaise nouvelle, j'ai encore envie de leur arracher la tête. Pour éviter les problèmes, je vais attendre que la cause soit terminée et le jugement rendu, mais après, je ne répond plus de rien. Quoi qu'il en soit, je suis mieux de ne pas croiser ni l'un ni l'autre dans les corridors dans les prochaines semaines car ils vont entendre ma façon de penser. Ce ne sont que deux misérables petits trous de cul qui veulent avoir raison à tout prix, et ce peu importe l'impact et les conséquences sur leur entourage. C'est quand des petits merdeux dans leur genre deviennent chefs d'état que les guerres éclatent.

Bon. Ça fait du bien. Ceci dit, changement de sujet.

J'ai fait une découverte à la fois macabre et fascinante hier. En allant faire ma saucette matinale, j'ai vu la tête d'un animal mort dépassant de sous mon canot. Il n'y était la veille, alors que moi et mon ami d'enfance étions aller faire une promenade sur le lac. En soulevant mon canot, j'ai constaté qu'il s'agissait, croyez-le ou non, d'un petit vison ! Et moi qui ne savait même pas que j'avais des visons dans mon coin. Il était vraisemblablement venu mourir là durant la nuit, de vieillesse ou de maladie peut-être, car il ne portait aucune marque de blessure et semblait bien nourri. Il ne dégageait pratiquement aucune odeur, et seulement quelques mouches tournaient autour de lui, confirmant qu'il n'était là que depuis peu.

C'est triste, vous ne trouvez pas ? Cette pauvre petite bête est venue là pour mourir seule.

Naturellement, aujourd'hui, avec la chaleur, il dégageait une odeur plutôt fétide, et toute une panoplie de petits charognards s'affairait autour de lui.

Bon, je vous lance le reste pêle-mêle:

D'abord il y a deux semaines je suis allé faire un tour du côté du marais, et j'ai pu observer les castors pendant une demi-heure au moins. Ils ont construit deux nouvelles huttes d'assez bonne taille, l'une à côté de l'autre, ce qui me laisse croire qu'ils sont de la même famille, car les castors n'ont pas l'habitude de se tolérer si près les uns des autres. Normalement, il devrait y avoir deux couples, mais je n'en ai vu qu'un. C'était fascinant de les voir s'approcher de mon canot, oscillant entre la méfiance et la curiosité, plongeant à l'occasion en donnant un grand coup de queue dans l'eau comme le font si souvent les castors en guise de signal d'alerte à l'intention du reste de leur famille. Mais je crois qu'ils essayaient aussi de m'intimider de cette façon. Quoi qu'il en soit, devant mon apparente inertie, ils ont fini par se détendre et reprendre leurs activités normales, à savoir, ramasser les branches qu'ils avaient précédemment coupées et les ramener à leur hutte. Ce furent finalement les moustiques qui m'ont convaincu de quitter les lieux et de les laisser en paix. N'empêche que je me considère privilégié d'avoir pu observer ces bêtes magnifiques.

Le vendredi soir de la fin de semaine de la Saint-Jean, j'ai reçu mon ami d'enfance et sa copine. Très agréable soirée; le genre de soirée que je voudrais pouvoir vivre régulièrement. De la bonne compagnie, des conversations agréables, un bon verre de porto, un feu de foyer, la lumière froide et douce de la presque pleine lune qui se reflétait sur les eaux calmes du lac, duquel ont entendait monter le chant des grenouilles. Tout cela engendrait une atmosphère féerique.

Et puis tiens, je vous raconterai le reste demain.


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