17 mai 2002

Vous savez combien de petites cases j'ai coché en ce vendredi où j'ai pris congé ? Aucune. J'ai passé une journée totalement improductive, devant mon ordinateur, sauf pour une petite heure que j'ai passée nu sur ma galerie, pour profiter du peu de soleil que nous avons eu.

Et vous savez quoi ? Je ne ressens pas la moindre parcelle de culpabilité pour cette improductivité.

Ce matin, j'ai envoyé un petit courriel à la collègue avec qui je m'entend si bien. Puisqu'elle avait parlé de faire une randonnée en fin de semaine, je lui ai proposé, si elle était seule, de l'accompagner dans sa solitude. Depuis que je la connais, il s'agit là de ma première invitation à nous voir en dehors du travail. C'est un tout petit caillou que je jette dans l'eau. Si ça ne donne rien, la vaguelettes ne devraient pas être trop dérangeantes. Mais si ça donne quelque chose...

Toute la journée, la blonde (enfin, je présume) d'un de mes deux voisins a fait le ménage de leur terrain, en plus de commencer à ramasser les feuilles mortes. Ils ont fait la même chose l'an passé. Apparemment, ils sont le genre de gars qui détestent tellement entretenir un terrain qu'ils ne peuvent s'y astreindre.

La demoiselle en question est une très jolie femme, comme toutes les femmes que je vois d'ailleurs dans leur cercle d'amies, et elle semble très gentille en plus.

Vous savez ce que j'aurais vraiment dû faire ? Vous savez ce que j'aurais fait si j'avais eu seulement l'ombre d'un microgramme d'intelligence ? Je me serais habillé, je serais sorti, j'aurais pris mon balais à gazon, je serais allé voir la demoiselle en question, et après m'être présenté à elle, je lui aurais proposé de l'aider à ramasser les feuilles en sa compagnie pour la première moitié de la journée, pour qu'elle vienne ensuite faire de même chez moi pour la deuxième moitié. Ainsi, nous aurions tous les deux abattu la même besogne que si nous avions fait notre petite affaire chacun de notre côté, mais nous aurions eu de la compagnie et aurions pu profiter de l'occasion pour faire connaissance.

Ouais. C'est ce que j'aurais dû faire. C'est ce que j'aurais vraiment dû faire.

Mais encore une fois, j'ai vécu ma vie au conditionnel.


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