30 mars 2002

L'un des avantages d'avoir des émotions aussi intenses que les miennes (et croyez-moi, il y en a) est qu'autant des contrariétés banales pour la plupart des gens peuvent produirent en nous un niveau incroyable de peine et de frustration, autant des petits plaisirs anodins peuvent nous plonger dans un océan d'extase et de joie de vivre.

Enfin, j'exagère sans doute un peu. N'empêche qu'il m'arrivait assez régulièrement aujourd'hui de m'arrêter et de simplement regarder l'eau tomber comme un torrent de mon toit couvert de neige. Et cela me remplissait d'une joie difficile à contenir. Parce que, comme vous le savez, je déteste la neige. Et le simple fait de la voir disparaître ainsi était suffisant pour dessiner un large sourire sur mon visage.

Bientôt il n'y aura plus de neige. Bientôt, mon lac sera calé et je pourrai recommencer à glisser sur l'onde en canot. Bientôt, je pourrai me coucher la fenêtre ouverte et m'endormir au son du chant des grenouilles.

Bientôt. Je n'ai besoin que d'un peu de patience. Et j'en ai beaucoup, de la patience. Ça fait quarante ans que j'attend pour vivre.

À cause d'une manoeuvre totalement idiote et stupide de ma part hier, j'ai fait sauter le power supply de mon ordinateur (n'essayez pas ça à la maison les enfants, je suis un professionnel). J'ai donc dû me priver de ma machine toute la soirée. Et pour quelqu'un comme moi qui passe le plus clair de son temps devant son écran d'ordinateur, c'est une expérience assez angoissante. Et en même temps, je ne pouvais m'empêcher de me dire à quel point ce genre de quasi dépendance est malsaine.

Mais je ne m'inquiète pas trop. Je me connais, et je sais très bien que jamais une machine ne m'empêchera d'aller profiter d'une magnifique journée chaude et ensoleillée.

Quoi qu'il en soit, suite à une petite commission cet avant-midi, ma petite machine vit à nouveau. Tout est bien qui finit bien car j'ai profité de l'occasion pour me procurer un nouveau boîtier qui répondait mieux à mes besoins. Ça fait du bien de se gâter de temps en temps.

Que voulez-vous, pour la plupart des femmes, c'est le linge, et pour les hommes ce sont les bébelles électroniques. Je sais, ça fait cliché, mais c'est souvent vrai quand même.

Et pour ceux et celles qui s'inquiétaient, je vais mieux qu'avant hier. Je vais remarquablement bien même. La pleine lune est passé et mes émotions sont revenues à un niveau un peu plus normal.

N'empêche que la situation avec la collègue avec qui je m'entendais si bien reste problématique. La petite escarmouche verbale d'avant-hier n'était pas un cas isolé. Voilà plusieurs semaines que je sentais à l'occasion une certaine irritation de sa part envers moi. Elle ne faisait plus montre du même enthousiasme à l'idée de me parler. Et je continue à croire que le mieux est que je coupe les ponts avec elle. Cela se fera tout seul de toute façon car son contrat se termine bientôt, et rien dans la nature de notre relation ne me permet de croire qu'elle désirerait que nos rapports se prolongent en dehors du travail. Je n'occupe que peu de place dans son quotidien et me perdre de vue ne changera rien dans sa vie. De mon côté, mes sentiments pour elle m'entraîne une fois de plus vers une relation impossible et je suis en train de trop m'attacher à elle. Une coupure définitive sera sans doute la meilleure option.

Diantre, serais-je en train de devenir dyslexique ? Si vous pouviez voir la façon dont j'écris ces lignes en ce moment, FrontPage souligne en rouge presque tous les mots que j'écris parce que je passe mon temps à intervertir des lettres.


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