1 octobre 2002

Splendide coucher de soleil ce soir, absolument magnifique. Sur la route en revenant ici j'ai croisé un immense voilier d'étourneaux. Plusieurs milliers d'oiseaux au moins qui prenaient la direction du sud. Je les envie.

Depuis un peu plus d'une semaine, mes guêpes sont devenues tout à fait léthargiques. Alors qu'une toute petite vibration était suffisante pour les faire sortir par dizaines et complètement paniquées, c'est tout juste si trois ou quatre d'entre elles se pointent le nez à la sortie du nid après que j'ai frappé plusieurs fois à coup de pied sur les pneus de ma voiture. De plus, je peux rester plus d'un quart d'heure devant le nid à les observer sans voir le moindre signe d'activité. De toute évidence, la fin de saison commence à faire son effet. Hier, j'ai réussi à en faire sortir quelques unes en grattant directement sur le nid, et encore, elles n'ont même pas volé. Elles se sont contentées de marcher sur la surface extérieure, l'air davantage curieuses que véritablement inquiètes. À mon avis, leur reine ainsi que les jeunes reines de l'année prochaine sont déjà parties se trouver un endroit où hiberner tout l'hiver et ont abandonné les ouvrières qui, privées des phéromones qui les motivent et stimulent leur agressivité, sont devenues amorphes et ne font plus rien, à part se nourrir et attendre la mort qui viendra avec les premiers grands froids.

Une chose est sûre: dans leur état actuel, elles ne représentent plus une menace pour personne (à moins qu'un imbécile aille se foutre le doigt dans le trou du nid), et je pourrai donc laisser la nature suivre sont cours normal. Quand toutes les guêpes seront parties ou mortes, je pourrai recueillir le nid et le garder en souvenir.


Petite rechute aujourd'hui. Alors que j'étais à ma pause avec mes collègues de travail, Consoeur est entrée dans la pièce avec d'autres personnes du laboratoire. Cette femme nous oblige à redéfinir les termes "élégance" et "style". Et je dois avouer qu'elle m'a fait chavirer un peu.

Parlant de laboratoire, l'un des gars s'est amusé à construire un vibrateur artisanal en montant un condom rempli de je ne sais quoi sur un agitateur à éprouvette. Il y en a vraiment qui s'amusent avec n'importe quoi...


Quelque chose a changé en moi depuis deux semaines. Je ne sais pas ce que c'est, mais je ne souffre plus de la solitude. En fait, même si je passe toujours autant de temps seul, je ne me sens plus "seul" à proprement parler. Je ne me sens plus "invisible". J'ai fait de nombreuses randonnées pédestres, dont ma dernière dans le parc des Grands Jardins en fin de semaine dernière m'a fait réaliser que j'avais complètement retrouvé ma forme physique. Alors que je descendais allègrement une pente très raide à la fin d'un long sentier, j'ai dépassé un couple, et j'ai entendu l'homme me complimenter sur la qualité de mes quadriceps, lui qui en arrachait même avec ses bâtons de marche. Et j'étais bien obligé de réaliser moi aussi, si je comparais cette randonnée avec la même que j'avais fait à peine quelques semaines auparavant et où mes genoux m'avaient fait souffrir, qu'il me suffit d'une relative consistance dans mes activités de plein air pour retrouver ma complète forme en quelques randonnées à peine. Et je me suis rappelé à quel point c'est agréable de faire des activités quand on est en santé et en forme. Décidément, j'ai un corps exceptionnel qui me sert très bien, et je dois me forcer à en prendre conscience et à en profiter chaque jour. Car un jour, tout cela va m'être enlevé, à l'instar de mon père ainsi que toutes les autres personnes qui ne peuvent échapper à la vieillesse.

N'empêche que j'ai attendu que nous soyons en automne avant de me remettre en forme. C'est un peu idiot. Je tâcherai de ne pas faire la même erreur l'année prochaine. D'ici là je devrai absolument me garder en bonne condition physique cet hiver.

En attendant, je vais essayer de profiter de ce regain inattendu de bien être et de positivisme dans ma vie.


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