4 août 2003

Bon ! J'ai l'air fin là !

J'ai passé la journée de samedi à laver ma voiture. J'y suis allé assez fort sur le jet d'eau dans le radiateur, question de le débarrasser de tous les insectes et saletés accumulés. Jusque là, aucun problème.

Je n'ai pas touché à ma voiture dimanche non plus.

Lorsque je l'ai démarré aujourd'hui en début d'après-midi pour aller faire des courses, j'ai entendu cet espèce de hurlement, ce bruit infernal que fait une courroie d'alternateur qui glisse sur une poulie. Comme il fait très humide, je n'en ai pas fait de cas, car la condensation peut faire glisser la courroie pendant quelques secondes, le temps que le frottement assèche les poulies. J'ai donc attendu que le bruit infernal arrête.

Mais il n'arrêtait pas.

J'ai donné un petit coup d'accélérateur, pour "aider" un peu, mais sans succès. Et la lumière du tableau de bord qui indique que la batterie ne se charge pas restait allumée. Pas normal ça. Pas normal du tout même.

Quand j'ai senti l'odeur de caoutchouc brûlé et vu la fumée commencer à sortir de sous le capot, j'ai arrêté le moteur. Et lancé quelques jurons.

En ouvrant le capot, j'ai constaté que ma courroie d'alternateur avait brûlé et s'était complètement désagrégée, d'où l'odeur et la fumée.

Mais pourquoi ?

Une petite inspection de mes différentes poulies m'a fourni l'explication: mon alternateur est complètement figé; rien à faire pour tourner la poulie, même avec une pince en forçant de toutes mes forces. Raison ? Elle m'apparaît maintenant évidente. J'y suis allé un peu fort sur l'arrosage samedi dernier, et de l'eau a pénétré dans mon alternateur. Mais pire encore: je n'ai pas fait tourner ma voiture pendant quarante-huit heures après ça. Si bien que, l'humidité aidant, la rouille a pris dans mon alternateur et a complètement figé toutes les pièces mobiles.

Ce qui fait que maintenant j'ai l'air fin. Sans compter que je suis pris ici sans moyen de transport. Bien sûr je pourrais me faire remorquer par le Club Automobile au garage le plus proche et faire effectuer la réparation. Mais c'est quelque chose que je peux faire moi-même, alors j'ai contacté mon ami d'enfance, pour qu'il me donne un "lift" demain au magasin de pièce, où j'achèterai un alternateur et deux courroies d'alternateur (j'en aurai une de rechange pour ma prochaine gaffe).

Alors durant les périodes de répit entre deux averses, je vais faire un peu de mécanique, ce qui me changera les idées de mon sauna.

Alors pour vous permettre d'apprendre de mes erreurs: La prochaine fois que vous laverez votre voiture à la main par temps humide, allez rouler quelques kilomètres après pour assécher le moteur. Ça vous évitera des petits désagréments par la suite...


La semaine passée, alors que j'étais en camping avec Copine, elle m'a appris que Lolita organisait une petite fin de semaine à son chalet. Je n'en savais rien, je n'ai pas été invité. Elle semblait très surprise de cela.

Pas moi. Certainement un peu déçu, mais pas surpris.

Je ne sais pas qui de l'ancienne gang n'a pas reçu l'invitation, mais je présume que je suis le seul. Il faut dire que j'ai couru après. J'ai refusé ses deux dernières invitations, et je présume qu'elle a interprété cela comme un désir de couper les ponts avec elle, ce qui n'est pas tout à fait faux.

Le problème, c'est que j'étais très ambivalent en ce qui a trait à Lolita. Il y a des choses chez elle que je n'ai connu chez aucune autre femme, comme cette facilité que nous avions à communiquer, notre amour commun de la nature et du plein air, et son affinité pour la nudité, aussi forte sinon plus que la mienne. C'est la seule personne que j'aie jamais connu avec qui j'aurais finalement pu partager pleinement ce mode de vie. Nous l'avons fait quelques fois, à Cayo Largo, en Caroline du nord ainsi qu'une fois à son chalet, et je chérirai ces moments pour toujours.

Mais il y a aussi des choses avec lesquelles j'avais de plus en plus de difficulté, la moindre n'étant pas ses affinités de plus en plus prononcées pour des activités frisant le mysticisme. Sans compter son bébé. Voyons les choses en face: à partir du moment où une femme devient mère, les personnes sans enfants n'ont tout simplement plus leur place dans leur vie. Et ce qui me choque le plus, c'est qu'elles sont souvent les dernières à vouloir admettre cette réalité. Il suffit de voir ce que les choses sont devenues entre moi et Nikita depuis qu'elle a eu son bébé.

Tout ça pour dire qu'il semblerait que dans le cas de Lolita, le mauvais l'a emporté sur le bon et j'ai préféré couper les ponts avec elle. Mais ce ne sera jamais une décision avec laquelle je serai bien. Je ne l'ai pas fait de gaieté de coeur. Entre deux maux, j'ai choisi le moindre.

Mais ça reste un mal quand même.

Parlant de Nikita, la dernière fois que je suis allé chez elle, elle m'a demandé quand j'avais vu Lolita la dernière fois et ce qui se passait de bon entre nous. Elle a semblé très surprise lorsque je lui ai dit que je ne l'avais plus revue ni ne lui avait parlée depuis son anniversaire l'an passé.

- Je pensais que vous étiez plus proches que cela, m'a-t-elle dit.

La seule chose que j'ai trouvé à lui répondre, c'est "Moi aussi". Mais je me suis tu. Ça aurait sonné comme si je mettais le blâme sur Lolita. Alors que je suis le seul à blâmer. La seule chose dont elle est coupable, c'est d'avoir été ce qu'elle est, d'avoir écouté ses désirs et poursuivi ses rêves.

Et force m'est donnée d'admettre qu'elle y réussi beaucoup mieux que moi.


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