14 août 2003

Depuis plusieurs semaines maintenant, le taux d'humidité relative dans ma maison n'est jamais descendu en bas de 68%. Encore ce matin à mon réveil il se situait à 70%. Alors quelle ne fut pas ma surprise de constater en début d'après-midi qu'il était tombé à 48% en quelques heures à peine ! N'empêche que c'est un indice clair que nous avons enfin changé de masse d'air et que ce temps humide et pluvieux qui nous emmerde depuis des semaines est finalement terminé, en tout cas pour un certain temps.

J'ai d'ailleurs profité de cette magnifique journée chaude et ensoleillé pour me faire bronzer et me baigner chez moi. Je m'ennuyais un peu (dur dur de passer ses vacances tout seul) et je serais bien allé me changer les idées ailleurs, mais j'avais rendez-vous chez ma coiffeuse en fin de journée et je déteste partir dans le bois tout en sachant que j'ai une heure de retour fixe.

Alors je suis resté ici, à m'amuser avec les petits poissons qui venaient tourner autour de moi, lorsque j'étais immergé dans l'eau, afin d'avaler les petites larves d'insectes et les petits crustacés que mon piétinement du fond du lac soulevait. J'ai même fait un saut lorsque, au moment où j'arrivais sur la rive, j'ai vu s'envoler un magnifique héron bleu qui avait échappé à mon regard et qui a été surpris par mon arrivée. Avec leur envergure de près de deux mètres, ces oiseaux sont vraiment impressionnants à voir prendre leur envol, surtout de si près.

En allant à mon rendez-vous, je suis passé par le quartier de mon enfance. Curieusement, il m'a ramené en tête beaucoup de souvenirs. C'est curieux, parce que je passe par là quand même assez régulièrement, sans que cela me fasse cet effet.

Là où se dresse maintenant tous ces immeubles à logement, c'était jadis un grand champs où ma mère et sa voisine nous amenaient souvent pique-niquer durant l'été, alors que mon père était au travail et que je n'avais même pas cinq ans. Là où passe maintenant cette rue, il y avait un petit étang, où j'ai découvert pour la première fois ce qu'était un têtard.

Cette rue résidentielle, c'était autrefois un boisé où nous allions jouer et construire des camps dans les arbres avec tout le bois qui nous tombait sous la main, de la grosse corde et quelques clous rouillés.

Par contre, beaucoup de choses n'ont pas changé. L'école où j'ai passé tout mon primaire est toujours là, ainsi que l'église où ma soeur s'est mariée. Même cette tabagie où j'allais m'acheter de la gomme "bazooka", avec les quelques sous que me donnaient mes parents, n'a pas changé depuis plus de trente-cinq ans. Et que dire de ce casse-croûte, qui faisaient de si bonne frites maisons.

Après mon rendez-vous, en allant faire le plein, je suis passé exactement en face de la maison où est née et a grandit la première fille pour laquelle j'ai vraiment craqué. J'avais quatorze ans à l'époque, et je ne vivais que pour elle. Les deux premiers fascicules de mon journal intime (papier, à l'époque) ne comportent pas une seule page où sont prénom n'apparaisse pas au moins une fois. Nous étions un groupe d'environ une douzaine d'adolescents à l'époque. Elle était très belle et très gentille, et je n'étais pas le seul à avoir jeté mon dévolu sur elle.

Tout au long des deux années qui suivirent ce tout premier coup de foudre de ma vie, elle fréquenta successivement tous les garçons de notre groupe. Tous, sauf deux: son frère, et moi.

Ce fut mon premier amour. Et ma première peine d'amour. Ma toute première passion amoureuse se solda par un échec (retentissant par dessus le marché), et ne fut que le premier d'une longue et interminable série d'échecs amoureux qui durent depuis vingt-sept ans.

Incroyable, n'est-ce pas ?

Pour conclure sur une note plus positive. La nature m'a encore fait un beau cadeau hier, alors que j'avais décidé d'aller faire une randonnée dans le parc de la Jacques-Cartier. C'est en roulant sur le chemin qui longe la rivière que j'y ai pris la photo suivante. Enjoy. :-)


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