19 août 2003

They know you know.

They're coming for you.

Get out. Get out now.


Depuis quelques semaines, ce sont les grillons qui ont pris la relève des grenouilles pour emplir le silence de la nuit. Je les écoute en ce moment même, par ma porte patio grande ouverte. Les nuits sont chaudes. Elles ont été chaudes (et humides) presque tout l'été.

Mes vacances sont terminées, depuis hier. Le retour au travail n'a pas été difficile. J'aime ce que je fais, j'aime ceux avec qui je travaille. Et puis pour un homme dans ma situation, c'est quand même une bonne chose d'enfin pouvoir recommencer à parler à des êtres humains. Peu de gens comprennent vraiment ce que c'est de passer huit jours consécutifs à ne parler à personne, à l'exception d'une petite demi-heure avec ma coiffeuse. C'est quelque chose qui ne fait tout simplement pas parti de la réalité de la très vaste majorité des gens.

Elle a profité de mes vacances pour se "matcher", avec un nouveau venu dans son équipe. C'était à prévoir, et je n'ai guerre été surpris quand mon collègue de travail m'a appris la nouvelle aujourd'hui. "C'est dommage pour toi", m'a-t-il dit, "parce qu'à en juger par ce que j'ai vu durant l'activité l'autre jour, tu avais vraiment une longueur d'avance sur tous ceux qui la convoitaient".

Je sais. Il est clair que j'ai moi-même sabordé mes propres chances. Mais le doute était trop grand. J'aime mieux que ça se soit passé ainsi. Avec quelqu'un dans sa vie, je suis maintenant en face de l'incontournable. Je dois renoncer. Me connaissant, je n'aurais jamais été capable de le faire tant et aussi longtemps qu'elle serait restée disponible. Parce que prendre la décision consciente de la rejeter allait totalement à l'encontre de toutes mes pulsions et mes désirs.

Sauf que c'était la chose à faire. Je suis heureux de constater que, dans le fond, et malgré mon incroyable désir d'amour et de compagnie, je suis encore capable de juger un situation objectivement, et d'éviter de me mettre dans une situation où je risquerais de faire inutilement du mal à moi-même ainsi qu'à une personne que j'estime.

Je ne l'ai vu que brièvement, hier, en passant devant son local. Je l'ai saluée, et elle m'a retourné la politesse. Lorsque j'ai eu un peu de temps pour aller la voir plus tard, elle était déjà partie. Elle est sur le terrain pour toute la semaine. Elle revient vendredi, mais comme il est rare que les gens repassent au bureau en fin de journée avant de partir pour la fin de semaine, il y a peu de chance que je la revois. Donc, selon toute vraisemblance, hier était la dernière fois que je la voyais, et je lui ai parlé pour la dernière fois avant de partir en vacance.

Il semblerait en fin de compte que je n'aurai pas à lui trouver un pseudo.


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