13 décembre 2003

Il ne faut pas plonger la main dans un sac de croustilles salées lorsqu'on a des coupures fraîches aux doigts. Mauvaise idée. Très mauvaise idée.


Je vois des flashs de lumière en provenance du lac. Ce sont mes voisins. Ils patinent dans la nuit. Je ne peux les voir, mais lorsque je sors j'entends leurs rires ainsi que le son de leurs lames sur la glace. Ils doivent prendre quelques photos, d'où les flashs de lumière.

Comment ai-je pu être si aveugle toutes ces années ? Comment ai-je fait pour ignorer pendant si longtemps ce qui me sautait au visage ? Comment ai-je pu ne pas voir ce qui me semble si évident maintenant ?

Dans les faits, rien n'a changé dans ma vie. Je suis toujours le même, seulement quelques années plus vieux. Je traîne toujours mon sauna comme un boulet, j'ai encore les mêmes collègues de travail et les mêmes tâches au bureau. Je n'ai toujours pas de femme dans ma vie.

En fait si, il y a une chose qui a changé: J'ai considérablement décroché de la vie des autres, que ce soit ceux qui se racontent sur l'Internet ou ceux qui m'entourent. On dirait que j'ai une vie maintenant, ma vie. Et tant de choses me semblent maintenant de si peu d'importance, alors que tant d'autres se révèlent soudainement à moi.

Le temps des fêtes approche. Je le vois toujours venir avec appréhension. J'ai toujours hâte qu'il soit passé, hâte que les jours commencent à rallonger. J'ai toujours la même opinion de l'humanité en général. Mais tous ces sentiments négatifs se situent à un autre niveau maintenant. Ils sont là, tout simplement. Ils occupent ma vie, mais ne se l'accapare pas. Ils ont leur place, tout comme les belles choses ont leur place.

Rien n'a changé. Et pourtant tout est différent. Je me sens sevré d'une drogue. Comme si un sort avait été conjuré.

"Dark have been my dreams of late."


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