5 janvier 2003

Je suis vraiment incorrigible.

Il est déjà passé 21h, je dois me coucher tôt car je travaille demain, et je n'ai que ce soir et demain soir pour vider ma salle de séjour au sous-sol, y déplacer tout le bois et les matériaux qui se trouvent actuellement dans une autre pièce qui me servira temporairement d'atelier, ré assembler et installer le banc de scie que je suis aller chercher chez mon frère hier, finir de couper tous les 2x4 sur le plancher de béton de la salle dans laquelle j'aménage mon sauna, et passer le rabot électrique tout le tour de mon plancher de bois. Tout ça parce que le plombier vient mardi.

Et je reste là, devant mon ordinateur, à siroter un jus de fruit et écrire mon journal.

Vous êtes écoeurés d'entendre parler de mon sauna n'est-ce pas ? Et bien moi aussi. Et apparemment, Lola aussi. Me connaissant depuis fort longtemps, elle a une façon assez directe et pas très diplomatique de m'expliquer pourquoi ce fichu sauna n'est pas encore terminé.

"C'est parce que tu es branleux", qu'elle me dit.

Et bien sûr, elle a raison.

Mais je dirai pour ma défense que la malchance me poursuit comme d'habitude. En effet j'avais déjà contacter le plombier il y a deux semaines. Quand il a finalement daigné me redonner des nouvelles vendredi dernier, j'ai appris qu'il avait eu de la mortalité dans sa famille et qu'il avait dû s'absenter plusieurs jours.

Vous vous rendez compte ? Parmi tous les plombiers de la ville, il y en a probablement eu un seul et unique qui a eu de la mortalité dans sa famille durant le temps des fêtes. Et naturellement, il a fallu que ce soit justement celui-là que je choisisse.

Enfin... Inutile de s'attarder sur ce genre de détail. Dans les faits, les choses vont plutôt bien. Lentement, mais bien.

Parlant de Lola, nous avons passé l'après midi ensemble aujourd'hui.

Des fois, je me demande pourquoi Lola m'aime tant.

Nous n'avons pas tant de goûts et d'intérêts en commun. Mon quotidien et mon travail l'intéressent peu, et elle-même s'interrompt souvent en me parlant de son propre travail, prétendant que ça ne m'intéresse probablement pas. Je ne me sens pas toujours à l'aise de parler avec elle parce que j'ai souvent l'impression que je parle trop souvent de moi et que je répète les mêmes choses, etc.

Bref, les conversations entre nous ne sont pas souvent tout à fait fluide, comme on pourrait s'y attendre entre deux personnes qui se connaissent depuis plus de douze ans. Et ça empire lorsque nous restons longtemps sans nous voir.

C'est d'ailleurs un mystère pour moi que cette amitié dure depuis si longtemps et que nous y soyons tous les deux si profondément attachés.

En fait, pendant toutes ces années, je n'ai jamais vraiment compris.

Peut-être est-il temps, après douze ans, d'arrêter d'essayer de comprendre et de simplement accepter cette belle chose qui nous est arrivé à tous les deux le jour où nous nous sommes connus.

J'aime Lola. Profondément, sincèrement. Et je devrais simplement accepter qu'elle m'aime tout aussi profondément et sincèrement. Il n'y a rien de logique, de rationnel, ni probablement même d'explicable dans cela. Mais cela ne nous fait aucun mal, bien au contraire, alors pourquoi se casser la tête ?


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