31 janvier 2003

J'ai perdu mon rôle de jeune premier auprès de la collègue avec qui je m'entend si bien. Ce n'est pas arrivé comme ça, du jour au lendemain. C'est une situation qui a évolué (régressé ?) progressivement, au fil des semaines. Nous avons une entente non écrite. Lorsque la porte de son bureau est grande ouverte, je suis le bienvenu et elle me reçoit avec un grand sourire. Lorsqu'elle entrebâille tout juste sa porte, c'est qu'elle a trop de travail et désire avoir la paix. Depuis que nous nous connaissons, j'ai toujours respecté cette entente.

Sa porte est entrebâillée de plus en plus souvent.

Bien sûr, c'est vrai qu'elle a une charge accrue de travail ces temps-ci. Nous sommes tous en train de virer marteau avec ce putain de congrès. Elle a toujours entretenu une excellente relation avec un autre de ses collègues, une relation très semblable à la nôtre. Mais je ne me suis jamais senti en compétition avec ce collègue. Maintenant oui. Ils passent beaucoup plus de temps ensemble. C'est vrai qu'ils travaillent aussi depuis toujours sur le même projet. Mais il y a plus que ça.

Je ne crois pas qu'il se passe quoi que ce soit de romantique entre eux. Ils sont tous les deux en couple et heureux. Mais ils partagent une belle amitié que je leur envie, une amitié à laquelle la collègue avec qui je m'entend si bien ne semble pas poser de limite, contrairement à celle qu'elle entretient avec moi. Peut-être se sent-elle moins "menacée" par le fait que ce collègue est en couple. La présence d'un homme célibataire est toujours très menaçante pour une femme qui n'est pas intéressée. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. Je me suis senti comme ça quasiment toute ma vie auprès de nombreuses femmes. On en vient à sentir comme un mutant continuellement entouré d'une sorte d'aura nauséabonde.

Je vois probablement les choses pires qu'elles sont. Hier encore, nous avons eu une très agréable conversation. Je réagis peut-être simplement à la frustration de ne pas avoir ce que je désire vraiment, à ne pas pouvoir amener cette amitié aussi loin que je le voudrais, à ne pas pouvoir donner suite à mon désir pour elle, à la frustration de la voir offrir à un autre ce qu'elle me refuse à moi.

C'est une frustration que je connais bien. Elle est ma constante compagne depuis des années.

Dans un autre ordre d'idée, je me suis discipliné à travailler quelques heures chaque soir sur mon sauna. Je prend congé ce soir. Je vais y travailler encore toute la fin de semaine. Ma charpente est complètement terminée, et je suis très fier de mon travail. Il ne me reste qu'à rajouter les renforts supplémentaire pour supporter mes bancs et mon poêle, à faire quelques corrections sur le travail des plombiers, et je vais pouvoir commencer à monter les murs de ma douche. Léger contretemps: j'ai eu un très très mauvais feeling de la part du commerce duquel je voulais me procurer mon bois de cèdre pour mes murs ainsi que mes accessoires de sauna. Alors il faut que je me trouve un autre intermédiaire. Et ils ne sont pas légion dans mon coin de pays. Si j'habitais à Montréal ce serait plus simple.

Enfin, je me débrouillerai bien. Je me débrouille toujours. :-)


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