4 mai 2003

Cette fois, j'en ai vraiment marre.

Vous savez comment j'ai passé cette magnifique fin de semaine ? Je me suis fais chier dans un bureau, chez mon client, à réinstaller leur ostie de serveur et à sacrer et blasphémer contre leur tabarnac de système de courrier.

Ce n'est pas le nombre d'heure que je passe là-bas. Même que je fais très peu d'argent avec eux finalement. C'est plutôt qu'on dirait qu'ils ont toujours besoin de moi exactement quand ça fait le moins mon affaire. Et ça ne fait qu'empirer depuis quelques mois. Bien sûr, ce n'est pas leur faute quand leur disque dur se brise, ou qu'ils effacent accidentellement des données et ne les retrouvent plus sur les backups, ou se font hacker et ont besoin en urgence de se faire installer un firewall. Mais que ce soit de leur faute ou non, c'est tout le temps pareil. Tout le temps au plus mauvais moment, tout le temps quand ça me fait chier le plus. Même si je n'en ai pas parlé ici, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai dû canceller une soirée de cinéma avec Copine parce qu'ils m'avaient appelé en urgence dans la journée, ou annuler un dîner à l'extérieur avec mes collègue de travail parce que je devais passer chez eux sur l'heure du midi. Et j'ai passé un nombre incalculable d'heures ici, chez moi, à faire toutes sortes de simulations de leur nouvel environnement en prévision de l'installation de leur nouveaux serveur, du temps que j'aurais dû passer à faire du ménage, à entretenir la maison, à travailler sur mon sauna. C'est d'ailleurs ça que j'aurais dû faire cette fin de semaine-ci, ça ou bien accepter l'invitation de mon ami d'enfance à aller faire du débroussaillage sur son nouveau terrain, dehors au soleil, en plein air.

MAIS PAS ME FAIRE CHIER JUSQU'À 19H HIER ET 21H AUJOURD'HUI DANS UN OSTIE DE BUREAU À FAIRE ENCORE DE LA MAUDITE INFORMATIQUE DE MERDE QUE JE FAIS DÉJÀ CINQ JOURS PAR SEMAINE !

Bon sang, j'étais tellement enragé et furieux tout l'après-midi que le coeur me débattait dans la poitrine. Je n'ai plus besoin de chercher bien loin pour savoir d'où viennent mes palpitations cardiaques, c'est on-ne-peut-plus évident.

Juste d'écrire ces lignes, j'enrage tellement que j'en ai une boule dans la gorge et encore des palpitations cardiaques.

Quand j'ai commencé dans le métier, je me disais que faire de petits contrats par ci par là de temps en temps était une belle façon de me faire un peu plus d'argent et de m'occuper durant les longs mois d'hiver. Mais je me suis très vite rendu compte que je n'étais pas fait pour cette incertitude continuelle, pour cette vie ou on passe son temps à gérer son temps justement, à courir d'un client à l'autre, et à se fendre le cul en quatre pour faire rentrer tout le monde dans son agenda, tout en donnant un excellent service à tous. Parce que je refuse de faire les choses à la va-vite, à couper les coins ronds. Je les fait bien ou pas du tout.

Comme la plupart de mes contrats étaient ponctuels et de courte durée, j'ai arrêté d'en prendre d'autre, jusqu'à me débarrasser progressivement de tous mes clients. Sauf ce client là, puisque notre entente était une sorte de contrat de service continu. Mais maintenant, je traîne ce contrat comme un boulet, je me sens pris au piège. Il empoisonne ma qualité de vie, maintenant ma santé. C'en est trop.

This is where I draw the line.

Je terminerai ce que j'ai commencé, parce que je suis comme ça et que je ne veux pas les laisser dans la merde, mais après c'est fini. Ils se trouveront quelqu'un d'autre pour s'occuper de leur informatique. Cet été, mes temps libres, je veux les passer au resto, au cinéma, dans mon sauna, sur ma galerie, sur et dans mon lac, en vélo, en kayak, en randonnée et en camping dans la nature. Je ne veux plus me faire chier dans un bureau à n'importe quel heure du jour ou de la nuit, je ne veux plus stresser à chaque fois que le téléphone sonne, de peur que ce soit encore eux qui m'appellent pour me gâcher ma soirée ou ma fin de semaine.

Je vais finalement apprendre à dire non, pour pouvoir enfin dire oui là où ça compte.


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