16 mai 2003

C'est fou comme ce petit appareil photo numérique est polyvalent. Il ne fait rien à la perfection, mais il fait tout très bien.

Qu'est-ce que vous dites de ça ? Pas si mal pour un appareil photo plus petit qu'une carte de crédit, n'est-ce pas ?

En ce moment même, cette chère lune se lève à nouveau, vers l'est, au dessus des montagnes.

Alors que je regardais l'éclipse hier soir, je ne pouvais m'empêcher de penser à cette entrevue que j'écoutais l'autre soir avec Frank Bormann, commandant de la mission Apollo 8, la première mission spatiale où des hommes ont quitté l'attraction terrestre pour faire une orbite autour de la lune.

À un moment donné, alors qu'ils approchaient de la lune, Bormann mentionne qu'il a étiré le bras et masqué complètement avec son pouce l'image de la terre vu à travers l'un des hublots. Il dit alors en être arrivé à une réalisation qui l'a complètement subjugué: Sur cette petite sphère bleue qu'il voyait à travers ce hublot ce trouvait tout ce qu'il avait jamais vu, entendu ou senti; toutes ses joies, ses peines, tous les paysages qu'il avait jamais contemplé, toutes les personnes, vivantes ou mortes, qu'il avait jamais connu, toutes les émotions qu'il avait jamais ressenti, l'humanité tout entière, tout ce qu'il avait jamais connu de cette existence se trouvait maintenant là, dans son intégralité, caché derrière ce pouce tendu à bout de bras...

Et moi aussi, ce soir, je peux tendre le bras et masquer complètement cette lune, cet astre en orbite autour de l'astre sur lequel j'ai vu le jour, un astre que je pourrais passer plusieurs vies à parcourir et explorer dans ses moindres recoins, et qui n'est pourtant qu'une portion infinitésimalement minuscule de tout ce qui existe.

Jamais nos misérables petits cerveaux ne nous permettrons de concevoir les dimensions de cet Univers dont nous contemplons l'immensité infinie de façon presque machinale, simplement en levant les yeux vers le ciel par une belle nuit étoilée.


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