14 novembre 2003

Fin très appréciée d'une semaine particulièrement éprouvante au travail. J'ai passé plusieurs nuits à tourner dans tous les sens et à jongler pendant des heures avec toutes sortes d'idées noires avant de réussir à trouver le sommeil. La situation se résume en peu de mots: la grosse machine gouvernementale, frustrée de voir que les choses vont mieux dans notre petite boite que dans la grosse méga boite, ont décidé de prendre le contrôle de nos affaires, de mâter ces rebelles, de mettre au pas ce village d'irréductibles gaulois.

Et j'en suis rendu au point où, devant ce qui semble maintenant inévitable, je me retrouve devant deux choix: Quitter cette organisation dans laquelle je me suis épanoui pendant près de vingt ans, pour ne pas assister au démantèlement lent et systématique de tout ce que moi et mon équipe avons bâti durant toutes ces années; ou rester en place, ne serais-ce que pour faire chier quelques gestionnaires ambitieux et carriéristes, et tout faire pour limiter les dégâts, pour sauver le maximum de ce que nous avons accompli.

C'est d'autant plus chiant de vivre une situation pareille quand on sait qu'on a l'appui de toute la clientèle pour qui nous travaillons, mais que ceux qui auraient vraiment le pouvoir de faire pression sur les instances supérieures, pour leur part, préfèrent ne pas se mouiller et tentent de minimiser la situation.

Dans un autre ordre d'idée, je vous ferais bien un petit résumé des dernières semaines, mais pour être franc, il n'y a pas grand chose à dire. Le peu de relations humaines que j'entretiens vont toujours très bien, mon lac est maintenant gelé, mettant fin à ma saison de canot pour cette année, un mince tapis blanc recouvre maintenant le sol.

C'est l'hiver, et je suis en hibernation.

Je ferais bien un autre voyage à Cuba, mais je devrai d'abord me persuader d'y aller seul, car il semble de plus en plus évident que c'est la seule possibilité qui s'offre à moi.


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