11 octobre 2003
Épuisé... Émotionnellement épuisé... Mais je me sens bien finalement.
Depuis les dernières semaines, mon coeur a été presque continuellement habité par la haine, le ressentiment et la révolte. C'est épuisant tout ça. Mais maintenant, toute la paperasse est terminée, j'ai un nouveau véhicule qui m'a coûté ridiculement cher à assurer (que voulez-vous, après trois réclamation en moins de deux ans...) mais qui me satisfait au delà de toute attente. Alors je peux commencer à respirer un peu. Même si je n'oublie pas...
Et puis le congrès est derrière moi aussi. Et j'ai terminé deux dossiers très importants au bureau, que je traînais depuis des siècles.
Alors cette fin de semaine est la première depuis longtemps où je peux vraiment relaxer. Ce que je fais avec grand plaisir.
Hier soir, je suis allé faire un tour de kayak en pleine nuit, à la lumière de la pleine lune. L'expérience n'était pas tout à fait aussi plaisante que le mois passé, à cause du froid, et j'ai dû écourter ma petite ballade car j'avais prévu de bien protéger toutes les parties exposées de mon corps contre le froid et l'humidité sauf une (deux en fait): mes mains.
N'empêche, il y a quelque chose de magique dans le fait de glisser sur la surface tranquille de l'eau, presque sans bruit, de voir cette grosse boule lumineuse suspendue dans un ciel laiteux, sur laquelle se découpe la silhouette du haut des arbres, alors que leur base est noyée dans la brume. Peu d'oiseaux fuyaient à mon approche cette fois. La plupart d'entre eux doivent déjà être partis pour le sud.
Le huard est encore là cependant. Je l'entend brièvement presque tous les matins depuis quelques semaines. Encore cette après-midi, alors que je faisais du kayak sur le lac, il nageait non loin de moi, passant la majeure partie de son temps sous l'eau à se gaver de poisson et émergeant à l'occasion pour jeter un coup d'oeil à cet étrange animal qui glissait nonchalamment à la surface du lac.
Il est seul. Pourtant, ils étaient un couple cet été, avec des petits. Apparemment ils ne partent pas tous en même temps pour le sud. Je n'en connais pas assez sur les habitudes migratoires des huards. Il faudrait que je fasse quelques recherches.
Je suis parti pour passer cette longue fin de semaine seul, et j'avouerai que ça me fait un peu chier. Mais j'ai un moral remarquablement bon malgré tout. Peut-être est-ce la libération de tout le stress des dernières semaines. Peut-être est-ce le fait que mes symptômes physiques d'anxiété ont complètement disparu depuis trois semaines.
Peut-être est-ce aussi la collègue avec qui je m'entend si bien, qui est particulièrement gentille et attentionnée avec moi depuis son retour au travail. On dirait bien qu'elle s'est beaucoup ennuyé de moi cet été.
Moi aussi, je me suis ennuyé d'elle.