23 septembre 2003

Je n'ai même pas pu voir Copine encore depuis son accident. Je suis bien passé à son bureau tôt lundi matin juste avant de devoir me rendre au congrès mais elle n'était pas là. Son patron m'a dit qu'elle avait pris congé pour régler différentes choses. Je lui ai quand même longuement parlé au téléphone hier soir. J'ai réussi à me libérer assez tôt pour arriver chez moi avant qu'elle ne soit couchée. Ses maux de tête sont finis, mais elle a encore mal au cou. Une entorse cervicale, ça fait mal et sa dure longtemps.

Parlant de congrès, mon temps là-bas est terminé. J'ai fait ma part et mes collègues vont se partager le reste de l'évènement. J'ai dit à mon patron que la prochaine fois que je dois m'impliquer dans une organisation pareille, j'irai plutôt nager dans un lac de merde pendant une semaine. Ça sera plus agréable pour moi.

Ça vous parait sans doute extrême comme réaction, mais vous ne pouvez tout simplement pas comprendre mon dédain pour ce genre de chose. Tout ce qui me répugne, me dégoûte le plus de l'humanité se retrouve là, sous forme concentrée, et j'y suis plongé sans interruption à partir de tôt le matin jusqu'à tard le soir, plusieurs journées consécutives.

Hier avant-midi, je travaillais dans une pièce séparée en deux par de simples paravents. D'un côté, il y avait quatre personnes qui parlaient en même temps sur leur cellulaire pendant que les deux secrétaires étaient au téléphone. Chaque fois qu'un téléphone était raccroché il sonnait à nouveau. Ce n'était qu'une cacophonie assourdissante et ininterrompu de sonneries toutes plus nouilles les unes que les autres et de jacasseries téléphoniques incompréhensibles et chaotiques. Et moi, pendant ce temps, j'étais seul dans l'autre pièce, assis sur un divan, les deux mains sur les oreilles, me disant intérieurement "Non mais taisez-vous ! Taisez-vous donc ! Mais vous allez vous taire !".

Aujourd'hui j'ai eu à dépanner la gang du cabinet du ministre. Alors que je travaillais sur l'ordinateur, je les écoutais parler entre eux, discuter, planifier, préparer l'horaire des conférences, des discours officiels, des repas d'affaire. Tout n'est qu'image, apparence, superficialité, complets pour les hommes, tailleurs pour les femmes, futilité... politique. Et pour eux, c'est tout à fait normal, c'est leur quotidien. Ils discutent, blaguent, comme s'ils parlaient de leur fin de semaine à la campagne.

Tout ça, c'est leur réalité, leur vie. Et moi, ça me répugne, me dégoûte.

J'ai de la difficulté à croire que nous sommes tous de la même espèce.


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