27 octobre 2003

Quelque chose a changé en moi.

Depuis quelques semaines, tous mes problèmes de santé ont subitement disparu. Palpitations cardiaques, noeud dans la gorge, crampes et spasmes musculaires, douleurs à la poitrine. Plus rien. En me relisant, j'ai réalisé que tous ces troubles ont duré un an, presque jour pour jour. Et j'ai enduré ça tout ce temps. Qu'est-ce qui a déclanché tous ces problèmes l'an passé, je ne le sais pas vraiment. Pourquoi ont-ils décidé subitement de disparaître un an plus tard, je ne le sais pas plus.

Blitz final pour la construction de mon sauna. Après discussion avec Copine, j'ai réalisé que mon anniversaire approchait à grand pas et que ce serait un beau cadeau à me faire.

Dehors, il pleut, il fait froid. Tous mes arbres sont dégarnis. Leurs feuilles couvrent partiellement une pelouse encore verte. Voilà une semaine que je n'entend plus le huard au petit matin. Il est probablement parti.

Quelque chose a changé en moi.

On dirait que j'entre vraiment en relation avec les gens, même si je suis presque aussi souvent seul qu'avant. Ma relation avec la collègue avec qui je m'entend si bien va toujours à merveille. Mais il n'y a pas qu'avec elle. Je ne sais pas vraiment comment décrire la chose. J'ai de moins en moins besoins des gens, mais de plus en plus envie d'eux.

Parallèlement à cela, je ressens un désintéressement de plus en plus grand pour l'humanité en général, et pour l'Internet en particulier. Des diaristes que je lisais assidûment depuis des années avec intérêt et empathie me tombent maintenant littéralement sur les nerfs. Je suis blasé de lire leur sempiternelle rengaine, comme, j'en suis sûr, beaucoup d'entre vous le sont de lire la mienne. Soudainement, tout cela me semble scandaleux, obscène. Il y en a qui se donnent corps et âmes à une relation à distance on ne peut plus malsaine, à une passion dangereuse qu'ils s'illusionnent encore à croire réelle. La plupart de ces gens possèdent déjà dans leur vie tout ce que je désire intensément depuis des années, mais ils préfèrent s'accrocher à une chimère distante et impossible.

Ils se cherchent. Tout le monde se cherche. Je suis dans une pièce remplie de gens aux yeux bandés qui errent en se cognant les uns aux autres, croyant trouver leur âme soeur chaque fois que leurs mains caressent un visage.

Toute notre société vogue à la dérive, et malgré mon insécurité chronique, je préfère encore me jeter à l'eau et tenter ma chance seul que de me laisser entraîner par elle vers la perdition.

C'est fou comme tout devient clair au fur et à mesure que s'écarte le voile de la dépendance.

Ce qui ne veut pas nécessairement dire qu'on aime se qui se révèle à nous.

Mais aussi, on distingue plus clairement, tout autour, ceux qui ont fait les mêmes choix que nous. Et lentement, on nage vers eux.


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