22 août 2004

Une semaine occupée par une activité plutôt inhabituelle.

Mardi soir, en prenant une marche après le souper, je m'aperçois que des castors ont eu la brillante idée de construire un barrage à l'intérieur du tunnel qui canalise la source du lac sous la route. Donc, tout le terrain en amont de la route est inondé. Pire, s'il vient aux castors la brillante idée de compléter leur travail et de boucher complètement le tunnel, où s'il se bouche accidentellement à cause de débris flottants, alors c'est la route au complet qui devient leur barrage, et donc elle sera complètement inondée en moins de deux.

À la lumière de ce qui précède, je me dis donc que ce serait une bonne idée de contacter la municipalité à la première heure le lendemain.

Mais le lendemain, je me dis que ça serait peut-être amusant de démolir le barrage moi-même. Pourquoi pas ? Alors en début d'après-midi, je me présente sur place, je m'enfonce dans l'eau glaciale jusqu'à la taille et je me met à démanteler tout ça.

Au cas où si vous l'ignoriez, les barrages de castors sont très bien construits. Après plus d'une heure de travail, j'ai réussi à faire une brèche suffisamment large dans le côté du barrage pour que la zone inondée commence à se vider. Le niveau de l'eau baisse. Je vois un de mes voisins sur la route qui me demande ce que je suis en train de faire. Après lui avoir expliqué la situation, il se joint à moi et nous travaillons encore une autre heure à deux. Résultat après tous ces efforts: une bonne brèche d'au moins 50 cm de large sur le côté du barrage par laquelle le bassin inondé s'est complètement vidé et le ruisseau coule maintenant normalement. Je fais un petit tour des environs pour constater que les arbres sont de nouveau à l'air libre et que le sol se draine lentement. Les mains meurtries, les pieds gelés, le dos en compote, mais fier de mon travail, je rentre chez moi.

Je me lève le lendemain matin avec des douleurs au dos, mais c'est de la bonne douleur, la douleur des muscles qui ont travaillés. En début d'après-midi, je retourne voir le fruit de mon labeur de la veille.

Point de surprise. Les castors ont tout réparé durant la nuit.

Que fais-je alors ? Je redémolis le tout, quoi d'autre. Ça ne me prend qu'une heure cette fois, la réparation, sommaire, est moins bien ficelée que la construction originale, et de plus j'ai pris de l'expérience. Encore une fois, le bassin se draine complètement, et le ruisseau coule normalement.

Évidemment, le lendemain, tout est à recommencer. Les petites bêtes doivent vraiment commencer à m'haïr cette fois. Qu'à cela ne tienne. On redémolis. Ça va vite encore cette fois, et de plus, ne me demander pas pourquoi, mais je commence à y prendre goût.

Devinez ce que je trouve lorsque j'y retourne le lendemain matin ?

Bien sûr. :-)

Et bien sûr, la démolition s'en suit tout de go.

Mes autres voisins doivent vraiment se demander ce que je peux bien faire, me voyant passer une fois devant chez eux tout propre, et repasser quelques heures plus tard trempé et couvert de boue.

Et bien ce matin, comme il fallait s'y attendre, ils avaient encore une fois tout réparé. Je crois qu'ils prennent autant plaisir à tout reconstruire que moi à tout détruire. Et puis, de toute façon, toute cette activité me fait un excellent work-out.

Malheureusement, je n'ai pu procéder à ma démolition presque routinière aujourd'hui car j'ai passé la journée en randonnée avec mon ami d'enfance. Ce qui m'écoeure, c'est que les sales bêtes vont penser qu'elles ont gagné.

Mais elles ne perdent rien pour attendre...


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