29 août 2004

Voilà. Mon deuxième bloc de vacances est terminé et c'est le retour au travail demain. Les étudiants et stagiaires ont terminé leur contrat et seront partis. Je réalise aujourd'hui qu'avoir à les superviser, et aussi avoir à faire confiance à leur travail, contribuait grandement à augmenter mon niveau de stress au travail. Je ne suis pas vraiment le type de personnalité qui aime diriger une équipe, et encore moins déléguer des tâches.

Comme je le disais à mon ami d'enfance hier, malgré les petites crises d'angoisse que j'ai ressenti durant ma retraite de quelques jours, et ma sempiternelle déception d'encore une fois avoir été incapable de trouver quelqu'un avec qui partager cette expérience, je ne regrette rien. En fait, j'y retournerais demain si je pouvais. Que voulez-vous, la nature me colle à la peau.

Et la réalité, c'est que même en incluant ma rencontre du troisième type avec une ourse et ses petits, les moments où j'ai été le plus en danger durant ces quelques jours avaient plutôt à voir avec des routes non pavées très étroites et des camions de transport de bois de dix-huit roues...

Parlant de mon ami d'enfance, nous avons fait de la route ensemble hier, par cette magnifique journée chaude et ensoleillée, nous arrêtant ça et là pour profiter soi du paysage, soi des petits villages pittoresques que nous rencontrions au hasard de notre route. Nous avons beaucoup parlé bien sûr, ce qui nous a amené à plusieurs réalisations. Enfin, davantage des confirmations de ce que nous savions déjà que des réalisations. En ce qui me concerne, une réalisation qui ne surprendra personne bien sûr: J'ai vraiment besoin d'une femme dans ma vie.

Dans un autre ordre d'idée, la première chose que j'ai faite le lendemain de mon retour au bercail cette semaine fut d'aller voir ce qui en était du barrage de castor dans le tunnel. En arrivant sur place, j'ai constaté qu'un camion de la ville était déjà sur place et que deux employés municipaux étaient en train de le mettre en pièce. Plus tard dans la journée, ils ont même utilisé une pelle mécanique pour ramasser la pile de débris que mes démolitions successives avait produite. Je fus vraiment estomaqué de voir cette pile qui équivalait pratiquement à la même quantité de matière qui constituait le barrage lui-même, et de réaliser que c'était moi qui avait produit autant de débris. Cette fois, les types n'ont rien laissé. Le barrage a été complètement détruit, et le tunnel complètement dégagé.

Les castors n'ont rien fait durant les deux nuits suivantes. Mais je n'ai pu m'empêcher d'aller jeter un coup d'oeil ce matin et, comme il fallait s'y attendre, ils avaient encore une fois commencé à construire un nouveau barrage au même endroit. Il était de petite taille, mais il n'y a pas à douter qu'ils l'auraient continué durant les nuits suivantes.

Et bien je ne leur ai pas laissé cette chance. Cet après-midi, j'ai entièrement détruit leur nouvelle construction. Il n'en reste plus aucune trace. Il va falloir qu'ils comprennent que le tunnel est hors limite pour eux. Ils ont déjà inondé un autre terrain un peu plus en aval, avec amplement assez d'arbres pour constituer leur réserve de nourriture pour l'hiver. Ils vont devoir apprendre à s'en contenter. La coexistence entre les espèces est possible mais toutes les parties impliquées doivent apprendre à faire des compromis. Une chose est certaine: je ne me découragerai pas le premier. J'irai me plonger les deux pieds dans l'eau glacée tous les jours jusqu'aux premiers gels s'il le faut mais ils ne construiront pas de barrage dans le tunnel. Et d'ailleurs, cette petite activité devenue quasi quotidienne se révèle être un excellent exercice, et Dieu sait que j'en ai bien besoin.


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