15 février 2004
Qu'est-ce que je fais de bon ces temps-ci ? Pas grand chose. Sur le plan activités, et bien je ne vous apprendrez rien en vous disant que c'est l'hiver et que je suis plutôt en hibernation. Sur le plan réflexions, et bien je suis plutôt tranquille ces temps-ci. Voilà près de quatre ans que je me casse la tête et le coeur dans ce journal, alors vous comprendrez qu'à la longue on se lasse des mêmes réflexions.
Je ne suis plus motivé à mon travail. Même si je m'entend toujours très bien avec mes collègues, qui constituent d'ailleurs presque ma seule vie sociale, une série de mauvaises nouvelles sur le plan professionnel deviennent de plus en plus démotivantes. Mes pensées sont monopolisées par une seule chose ces temps-ci: des images de soleil, de chaleur, de plage et de mer turquoise. Copine m'a proposé d'aller dans le sud avant le printemps, mais, comme d'habitude, j'hésite à lui dire oui car ce n'est pas le genre de voyage que je désire faire. Je ne veux pas encore une fois partir avec une amie parce que je ne suis pas foutu de rencontrer une femme qui partagerait mes goûts et avec laquelle je pourrais développer une relation sentimentale.
Mais bon, je devrais me faire une raison quand même. Copine est malgré tout la personne avec laquelle je m'entend le mieux en voyage, et le temps va passer à la même vitesse, que j'en profite ou non. Sauf que je ne pourrai pas revenir en arrière si je n'en profite pas...
Il y a quelques semaines, mon amie d'enfance est venue chez moi, accompagnée de son conjoint et de leur petit garçon de sept ans. Ils étaient les premiers à venir essayer mon sauna après Copine. Ils ont bien aimé l'expérience, surtout son conjoint qui en a même profiter pour essayer le bain de neige ! Par contre, comme je m'y attendais, personne n'a osé se mettre nu (à part moi bien sûr). Je n'ai passé aucun commentaire à ce sujet d'ailleurs. La compulsion du vêtement est très fortement ancrée dans notre société, et il est très difficile de s'en débarrasser, même pour ceux qui ont choisi de le faire. N'empêche que cela me rappelle toujours à quelle point cette préférence me marginalise.
Je me faisais demander l'autre jour pourquoi il était si important pour moi, lorsque je pratique une activité nu, que ceux et celles avec qui je me trouve partage cette nudité. La réponse est pourtant si simple que le simple fait qu'on me la pose ne fait que confirmer à quelle point cette préférence n'est pas comprise.
Le partage.
Imaginez que vous invitez quelqu'un au cinéma, que cette personne accepte votre invitation même si elle n'a jamais vu le genre de film que vous lui proposez et qu'elle n'est pas certaine d'aimer. Mais dès le début de la projection, elle se cale dans son fauteuil, ferme les yeux, se met des écouteurs sur les oreilles et écoute de la musique pendant toute la durée du film. Comment vous sentiriez-vous à la sortie du cinéma ?
Imaginez que vous invitez une personne chez vous pour lui faire découvrir un cuisine exotique. La personne n'est pas chaude à l'idée mais accepte malgré tout l'invitation. Or, une fois arrivée chez vous, elle sort le lunch qu'elle vient d'acheter au restaurant du coin et vous laisse manger seul votre cuisine. Vous en penseriez quoi ?
C'est exactement comme ça que je me sens, quand j'invite quelqu'un soit dans mon sauna, ou dans un des merveilleux petits coins de nature isolés que je connais, pour lui faire découvrir le plaisir de jouir pleinement de la sensation de liberté et de bien être de pouvoir se débarrasser de tous ses vêtements, et que cette personne refuse de vivre cette expérience.
C'est pour ça que j'appréciais tellement le fait que Lolita ait accroché immédiatement à cette expérience. Je pouvais lire dans ses yeux que finalement, je venais de découvrir quelqu'un qui comprenait. Malheureusement, il a fallu que la vie nous sépare.
Lola est aussi venue passer l'après-midi chez moi en fin de semaine dernière, et essayer mon sauna. Elle aussi, bien qu'elle ait poser nue pour moi il y a bien des années, a choisi de porter un maillot. Mais dans son cas, je m'inquiète moins. Elle m'a fait promettre de l'inviter plus souvent. Et je suis raisonnablement sûr qu'elle a envie de retrouver la liberté qu'elle ressentait en ma compagnie et n'a besoin que d'un peu de temps. Après tout, nous ne nous voyons que très peu souvent depuis plusieurs années, et à chaque nouvelle rencontre nous avons à nouveau à nous apprivoiser un peu.
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